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Napoléon & Empire

Benjamin Constant de Rebecque (1767-1830)

Prononciation:

Blason de Benjamin Constant de Rebecque (1767-1830)

Benjamin Constant de Rebecque voit le jour le 25 octobre 1767 à Lausanne. Il est le fils d'un officier suisse, au service des Hollandais, issu d'une famille protestante originaire de Picardie.

Il fait ses études dans la ville bavaroise d'Erlangen, près de Nuremberg, mais aussi à l'Université d'Oxford et à Edimbourg, puis à Paris où il succombe en 1787 aux charmes de l'écrivaine Isabelle de Charrière, de vingt-sept ans son aînée.

Malgré ses idées républicaines, il entre en 1788 comme chambellan au service de Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, et épouse une baronne de sa cour. En 1794, il se range aux côtés des révolutionnaires français, démissionnant de son emploi, divorçant de sa première épouse et entamant une idylle passionnée avec Madame de Staël, qui durera jusqu'en 1806.

Il publie à partir de 1795 divers textes politiques, s'installe à Paris et intervient comme orateur au Cercle constitutionnel de la rue de Lille.

Après le coup d'état du 18 Brumaire (9 novembre 1799), Benjamin Constant est élu au Tribunat, où il exprime ses idées libérales et devient opposant au Premier Consul, dénonçant dès janvier 1800 le régime de servitude et de silence qui se prépare. Exclu de cette assemblée en janvier 1802, il suit l'année suivante Germaine de Staël dans son exil au château de Coppet  Château de Coppet, près de Genève. Autour du couple gravitent Charles Victor de Bonstetten, August Wilhelm von Schlegel, Jean de Sismondi, Adelbert von Chamisso et bien d'autres penseurs, artistes ou hommes d'État qu'on nommera plus tard le groupe de Coppet.

Benjamin Constant voyage alors beaucoup en Allemagne, surtout à Weimar où il rencontre Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich Schiller. Il côtoie les frères Friedrich et August von Schlegel, pionniers du Romantisme, inspirant avec eux Madame de Staël pour son livre De l'Allemagne.

En 1808, Benjamin Constant épouse en secret Charlotte von Hardenberg, amie de longue date, tout en restant proche, intellectuellement, de Germaine de Staël et du groupe de Coppet.

Ses idées libérales, qui l'ont conduit à s'opposer à Napoléon 1er, l'amènent à rejeter également la première Restauration. Aussi, lors des Cent-Jours, il se réconcilie avec l'Empereur (sous l'influence de Madame de Récamier, l'autre grand amour de sa vie), participant à la rédaction de l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire.

Persona non grata lors de la seconde Restauration, il ne rentre à Paris qu'en septembre 1816, reprend une activité politique et est élu député en mars 1819, siégeant dans l'opposition libérale.

A l'issue de la révolution de juillet 1830, il est nommé président du Conseil d'État mais s'éteint peu après, le 8 décembre 1830, dans son hôtel parisien de la rue d'Anjou.

Benjamin Constant de Rebecque repose dans la 29e division du cimetière du Père Lachaise  Tombe de Benjamin Constant.

"Benjamin Constant de Rebecque", par Hercule de Roches (?-?).

"Benjamin Constant de Rebecque", par Hercule de Roches (?-?).

Bien que, durant son exil, Benjamin Constant se soit lancé dans une analyse historique en cinq volumes du sentiment religieux, De la religion considérée dans sa source, ses formes, et ses développements, il reste mieux connu comme théoricien du libéralisme et comme écrivain de romans, en particulier les autobiographiques Adolphe, publié en 1816, qui conte les amours d'un jeune homme pour une femme bien plus âgée, et Cécile, publié un siècle et demi plus tard, relatant des événements compris entre 1793 et 1808. On lui doit aussi Le Cahier rouge et des Journaux intimes, publiés respectivement en 1907 et 1952, ainsi qu'une traduction en vers français du Wallenstein de Schiller.

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Benjamin Constant de Rebecque (1767-1830)
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"Benjamin Constant de Rebecque". Lithographie de Charles Etienne Motte (1785-1836).