N & E
Napoléon & Empire

Louis Auguste de Bourmont

Prononciation :

Blason de Louis Auguste Victor de Ghaisnes, comte de Bourmont (1773-1846)

Louis de Ghaisnes naît au château de Bourmont (Anjou) le 2 septembre 1773, dans une famille noble. Officier des gardes françaises en 1789, il émigre avec son père après la dissolution de ce corps et sert en 1792 et 1793 dans l'armée des Princes et l'armée de Louis V Joseph de Bourbon-Condé dite armée de Condé. Il prend part à la campagne de 1792 sous Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, se bat en 1793 sur le Rhin et passe en Vendée en février 1795.

Durant les années suivantes, il agit moins comme combattant que comme agitateur et agent de liaison, y gagnant le surnom de commis voyageur de la contre-révolution.

En 1799, Bourmont est l'un des chefs de la nouvelle insurrection vendéenne. Il s'empare du Mans le 15 octobre, signe une paix qu'il a lui-même négociée avec le Premier Consul en janvier 1800 et reprend son activité de conspirateur, trempant dans tous les complots royalistes du Consulat.

Arrêté après l'affaire de l'enlèvement du sénateur Dominique Clément de Ris, il est incarcéré au Temple puis à Besançon, d'où il s'évade en 1804.

Réfugié au Portugal, il y voit arriver les armées françaises en 1807 et offre alors ses services à Jean-Andoche Junot qui fait de lui son officier d'ordonnance.

Après la capitulation de Cintra (30 août 1808), il rentre en France où il est aussitôt arrêté. Emprisonné, il est libéré grâce à l'intervention de Junot mais assigné à résidence jusqu'en 1810.

A cette date, il est envoyé en Italie, ce qui est une façon d'éloigner un homme auquel l'Empereur ne fait aucune confiance. Que voulez vous que pensent nos troupes d'être commandées par un tel chef ? écrit Napoléon en 1812 au général Henri-Jacques-Guillaume Clarke, ministre de la Guerre.

Les circonstances imposent pourtant de l'employer en 1812 et 1813 lors des campagnes de Russie puis d'Allemagne. Il y gagne la légion d'honneur et le grade de général de brigade, Napoléon Ier cherchant peut-être à s'attacher l'ancien chouan par ces faveurs, avant de l'utiliser dans l'Ouest où les tensions se réveillent.

En février 1814, on lui confie la défense de Nogent. L'ennemi paraît le 11 à dix heures du matin. A midi et demi, Bourmont, blessé au genou, remet le commandement au colonel Théophile Voirol. Le soir, il quitte la ville à la faveur d'une trêve. Le 13, Napoléon, apprenant que la ville résiste toujours et ignorant que Bourmont est en convalescence à Provins, le nomme général de division. Deux mois plus tard, l'héroïque défenseur se rallie aux Bourbons.

Au début des Cent-Jours, il se présente au nouveau ministre de la Guerre, Louis-Nicolas Davout, pour se mettre à la disposition de l'Empereur. Davout, lui, préfère le mettre à la porte. Bourmont parvient cependant à ses fins et obtient le commandement d'une division dont il peuple l'état-major d'officiers royalistes en vue d'une désertion collective qui a lieu le 15 juin 1815, trois jours avant Waterloo.

Rentré en France avec Louis XVIII, Bourmont reçoit le commandement d'une division de la garde royale, emploi honorifique et magnifiquement rétribué. Peu après, son témoignage à charge contribue efficacement à la condamnation à mort du maréchal Ney.

Pair de France en 1823, il est pressenti pour le ministère de la Guerre en 1829, ce qui entraîne dans l'armée une vague de protestations et de démissions, un de ses futurs collègues faisant même savoir qu'il n'accepterait jamais de faire partie d'un cabinet dont Bourmont serait membre.

Il sauve la face en obtenant le commandement de l'expédition d'Alger. La ville tombe le 5 juillet 1830, ce qui lui vaut le bâton de maréchal.

Après la révolution de 1830, il se réfugie en Angleterre. En 1832, il tente sans succès de rallumer la guerre civile en Vendée au profit de la duchesse de Berry et est déchu de la nationalité française.

Amnistié en 1840, il revient finir ses jours dans son château de naissance, où il meurt le 27 octobre 1846.

"Louis Auguste Victor de Ghaisnes, comte de Bourmont". Gravure du XIXème siècle.

"Louis Auguste Victor de Ghaisnes, comte de Bourmont". Gravure du XIXème siècle.
Bourmont est une de mes erreurs. : Napoléon Bonaparte.

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Louis Auguste Victor de Ghaisnes, comte de Bourmont (1773-1846)
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"Louis Auguste Victor de Ghaisnes, comte de Bourmont". Ecole française du XIXème siècle.