N & E
Napoléon & Empire

Dominique Vivant Denon (1747-1825)

Baron de l'Empire

Prononciation:

Blason de Dominique Vivant Denon (1747-1825)

Dominique Vivant De Non naît le 4 janvier 1747, à Givry, près de Chalon-sur-Saône, dans une famille de petite noblesse. Dans sa jeunesse, il se forme au dessin à Lyon, puis s'installe à Paris pour se perfectionner dans cet art et dans celui de la gravure, à moins que ce ne soit pour y suivre des cours de droit ; les sources divergent.

La protection du premier valet de chambre de Louis XV lui vaut bientôt la direction du cabinet des Médailles, créé par le roi pour Madame de Pompadour. Il parvient ensuite, peut-être grâce à ses nombreuses admiratrices ‒ il est fort beau garçon ‒ à se faire nommer premier secrétaire d'ambassade à Saint-Petersbourg (1773-1774). Poursuivant en cette fin de l'Ancien-Régime une carrière à la fois diplomatique, littéraire et artistique, il rencontre Voltaire à Ferney durant une mission en Suisse (1775) et en profite pour faire son portrait ; publie anonymement en 1777 un conte libertin, Point de lendemain, dans le Journal des Dames ; entre à l'Académie de peinture en 1787 ; fait paraître un Voyage en Sicile l'année suivante.

Nommé secrétaire d'ambassade à Naples auprès du cardinal de Bernis en 1779, il reste en poste jusqu'en 1787, puis, après un séjour à Paris, s'installe à Venise jusqu'en juillet 1793, date à laquelle il est expulsé de la Sérénissime République pour espionnage au profit de la Convention. Son inscription sur la liste des émigrés ‒ pour n'avoir pas reparu en France depuis le début de la Révolution ‒ ne le dissuade cependant pas de se rendre à Paris. Il s'y adresse à Jacques-Louis David, alors au faîte de sa carrière politique, qui le fait rayer de la « liste noire » et obtient même de Maximilien de Robespierre qu'il nomme Denon au poste de graveur national.

Sous le Directoire, Denon fréquente le salon de Madame de Beauharnais. S'étant lié d'amitié avec le jeune général Napoléon Bonaparte, il l'accompagne dans son expédition d'Égypte, dont, âgé de plus de cinquante ans, il est probablement le doyen. Vivant Denon assiste à la conquête d'Alexandrie et du Caire puis accompagne le général Louis Charles Antoine Desaix dans celle de la Haute-Égypte. Rentré en France en compagnie de Bonaparte, Denon rapporte de son périple les notes et les croquis (plus de trois cents, parfois exécutés dans des conditions périlleuses) dont il tire le Voyage dans la Basse et la Haute Égypte pendant les campagnes du général Bonaparte. Ce livre, immédiatement traduit en plusieurs langues, est un grand succès d'édition en 1802 et ne contribue pas peu à la vague d'Égyptomanie qui déferle alors. C'est aussi l'un de ceux qui figurent dans la bibliothèque de Napoléon à Sainte-Hélène.

Le 19 novembre 1802, le Premier consul nomme Vivant Denon directeur du musée central des Arts ‒ bientôt rebaptisé musée Napoléon ‒ installé dans l'ancien palais du Louvre  Palais du Louvre à Paris. Ce poste s'étend à l'administration des commandes officielles ainsi qu'à celle de la frappe des monnaies et des médailles. Il lui donne la haute main sur les grands travaux d'architecture (colonne Vendôme  Colonne Vendôme à Paris, arc de triomphe du Carrousel  Arc de triomphe du Carrousel à Paris), sur les manufactures de Sèvres et des Gobelins, sur le mobilier des palais impériaux. Il fait au total de son titulaire, même s'il l'oblige à mettre entre parenthèses ses activités d'artiste et de littérateur, une manière de ministre des Beaux-Arts et lui vaut le titre de baron.

Durant tout l'Empire, Vivant Denon suit Napoléon Ier dans ses conquêtes et se charge de choisir, au sein des collections privées ou publiques des vaincus, les pièces qui viendront enrichir le musée Napoléon. Il manifeste dans cette facette de son activité un goût si exceptionnellement sûr que Louis XVIII, en 1814, le confirme dans ses fonctions.

Après les Cent-Jours, cependant, il est contraint à la démission, non sans avoir dû restituer à leurs anciens propriétaires nombre des oeuvres de son musée. Il se retire alors au milieu de sa collection personnelle et meurt à Paris, quai Voltaire, le 27 avril 1825.

"Le baron Dominique Vivant Denon" par Robert Jacques François Faust Lefèvre (Bayeux 1755 - Paris 1830).

"Le baron Dominique Vivant Denon" par Robert Jacques François Faust Lefèvre (Bayeux 1755 - Paris 1830).

Au total, l'oeuvre de Vivant Denon compte six cents planches de gravure et trois cents croquis rapportés d'Égypte.


Franc-maçonnerie : Dominique Vivant Denon fut membre de l'Ordre Sacré des Sophisiens et de la loge parisienne « La parfaite Réunion ».

Une aile de l'actuel musée du Louvre porte son nom.

Sa tombe, surmontée de sa statue en bronze oeuvre du sculpteur Pierre Cartellier  Tombe de Dominique Vivant Denon, se trouve à Paris, au cimetière du Père Lachaise, division 10.

Autres portraits

Dominique Vivant Denon (1747-1825)
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"Le baron Dominique Vivant Denon" par Jean-Baptiste Greuze (Tournus 1725 - Paris 1805).
Dominique Vivant Denon (1747-1825)
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"Le baron Vivant Denon, directeur général du Musée Central des Arts" par Pierre-Paul Prud'hon (Cluny 1758 - Paris 1823).
Dominique Vivant Denon (1747-1825)
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"Dominique Vivant Denon". Autoportrait.
Dominique Vivant Denon (1747-1825)
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"Dominique Vivant Denon". Miniature sur ivoire par Vincent Bertrand (Paris 1770 - après 1818).