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Napoléon & Empire

Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867)

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Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867)

C'est à Montauban, futur chef-lieu du Tarn-et-Garonne, que Jean Auguste Dominique Ingres voit le jour le 29 août 1780.

Initié par son père, sculpteur et peintre lui-même, il entre en 1791 à l'Académie de Toulouse, puis devient l'élève de Jacques-Louis David à Paris en 1796.

Le Prix de Rome, obtenu en 1801 à sa deuxième tentative avec le tableau "Achille recevant les ambassadeurs d'Agamemnon", lui vaut en 1803 une commande du Premier consul. Il réalise en quelques semaines un portrait en pied représentant Bonaparte en habit de Premier Consul à Liège, sans que son illustre modèle lui ait accordé la moindre séance de pose...

Ce n'est qu'en 1806 que les vicissitudes des campagnes napoléonniennes lui permettent de se rendre dans la ville éternelle, où les oeuvres de Raphaël et des peintres du Quattrocento marquent son style. De cette époque romaine (qu'il prolonge d'autant plus que ses oeuvres sont peu appréciées en France) datent de nombreux nus (dont la célèbre "Baigneuse") mais aussi des paysages, des portraits et des compositions historiques.

Au salon de 1806, son "Napoléon Ier sur le trône impérial" montre l'Empereur paré de tous les symboles de son pouvoir : aigles impériales sur le trône et le tapis, sceptre de Charlemagne, main de justice, couronne de lauriers dorés, tunique de satin brodée d'or, manteau de velours pourpre parsemé d'abeilles d'or, épitoge en hermine, grand collier de l'ordre de la Légion d'Honneur, épée du sacre et écharpe de soie ! Le tableau est acquis par le Corps Législatif.

En 1811, son "Jupiter et Thétis" montre le dieu des dieux dans la même pose, l'artiste semblant suggérer une filiation que les historiens, même zélés, auraient bien évidemment plus de mal à établir...

Son mariage en 1813 avec Madeleine Chapelle est suivi de plusieurs tableaux et croquis de la jeune épouse ; l'un des croquis servira à l'artiste, plus de quarante ans plus tard, pour immortaliser la pose lascive de la belle Madeleine dans le célébrissime "Bain turc" de 1862.

En 1814 il réalise, sur une commande de Caroline Murat, une de ses oeuvres les plus abouties : "La Grande Odalisque" dont les trois vertèbres surnuméraires - et surtout la beauté - alimenteront deux siècles de commentaires.

La chute de l'Empire vaut durant quelques années à Ingres un semi-oubli et les soucis financiers qui vont avec, mais sa situation se rétablit après le succès du "Voeu de Louis XIII" au salon de 1824. Enfin triomphant, il est élu à l'Institut comme successeur de Vivant Denon.

S'ensuivront des oeuvres aussi variées que réussies : "L'Apothéose d'Homère" en 1827, portraits de Monsieur Bertin (le magnat de la presse Louis-François Bertin) en 1832 et de Mathieu-Louis Molé en 1834, "Odalisque à l'esclave" et "Luigi Cherubini et la muse de la poésie lyrique" en 1842, portraits de Louise de Broglie, Comtesse d'Haussonville en 1845, de Madame Moitessier en 1851 et de Madame Gonse en 1852, "Jeanne d'Arc au sacre du roi Charles VII" en 1854 et "Le Bain turc" de 1862 (redécoupé en format de médaillon par l'auteur en 1863), chef-d'oeuvre d'un artiste toujours alerte à quatre-vingt-deux ans.

Jean Auguste Dominique Ingres meurt le 14 janvier 1867 à Paris, léguant son fonds d'atelier à sa ville natale, qui a créé dès 1851 (grâce à une donation du maître lui-même, soucieux de sa gloire posthume) un musée portant son nom. Il repose au cimetière parisien du Père-Lachaise, 23ème division  Tombe de Jean Auguste Dominique Ingres.

"Jean Auguste Dominique Ingres". Autoportrait.

"Jean Auguste Dominique Ingres". Autoportrait.

Le personnage d'Ingres domine la scène de l'art européen du début du XIXème siècle par sa perfection technique et stylistique absolue. Il s'inscrit dans le sillage d'une tradition classique, à commencer par le souvenir de Raphaël, dont il pressent le poids et la noblesse de l'héritage. Cette étiquette de "néo-classique" est d'autant plus établie chez les historiens de l'art qu'à la même époque Eugène Delacroix (son cadet de dix-huit ans mais mort quatre ans avant lui), incarne à leurs yeux le génie du Romantisme.

Ingres fut aussi violoniste, occupant même à un moment le pupitre de deuxième violon à l'Orchestre du Capitole de Toulouse. L'expression "violon d'Ingres" désigne couramment, depuis, une activité ludique exercée avec talent.

Les Postes de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques ont émis en 1980 un timbre de 32 Kopecks Timbre-poste à l'effigie de Jean Auguste Dominique Ingres à l'effigie de Jean Auguste Dominique Ingres.

Autres portraits

Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867)
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"Jean Auguste Dominique Ingres". Autoportrait au fusain.
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"Jean Auguste Dominique Ingres". Autoportrait de 1859.
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"Jean Auguste Dominique Ingres". Photographié par Pierre Petit (Aups 1831 - Paris 1909).