N & E
Napoléon & Empire

Jean Girard Lacuée (1752-1841)

Comte de Cessac

Prononciation:

Blason de Jean Girard Lacuée (1752-1841)

Jean Girard Lacuée naît le 4 novembre 1752 à Lamassas, dans la commune de Hautefage (dans l'actuel département du Lot-et-Garonne), d'un père lieutenant dans la maréchaussée d'Agen.

Vers la fin de l'Ancien Régime, deux ouvrages assurent à Lacuée, modeste capitaine confiné dans la fonction d'instructeur des cadets gentilshommes de Metz, une réputation de théoricien militaire. Le premier est un Guide de l'officier en campagne, publié en 1786 ; le second, le volume de l'Encyclopédie consacré à l'art militaire, dont il est le rédacteur.

Parallèlement, depuis 1784, il expose dans une série de mémoires les réformes qu'il estime nécessaire d'apporter à l'antique organisation de l'armée royale.

Ces différents travaux lui valent d'être appelé à faire partie de la commission de techniciens militaires mise en place par la Constituante. Lacuée y trouve l'occasion de faire passer ses idées dans les faits.

Procureur général syndic (une sorte de préfet, mais élu par ses administrés) du Lot-et-Garonne en 1791, il est envoyé siéger à la Législative par son département. Membre du comité militaire, il se distingue par ses attaques contre Charles-François Dumouriez, qu'il est le premier à percer à jour.

Après avoir assuré l'intérim du ministère de la Guerre du 3 au 6 septembre 1792, il est chargé d'assurer la défense de la frontière espagnole et part pour l'armée des Pyrénées-Occidentales. L'année suivante, il est nommé général mais destitué dès juin 1793, en raison de ses sympathies pour les Girondins.

Il est à nouveau élu député du Lot-et-Garonne en 1795 et siège au Conseil des Anciens. En vendémiaire an IV, son refus de prendre le commandement des troupes destinées à écraser l'insurrection des sections royalistes de Paris laisse le champ libre à Napoléon Bonaparte.

Sous le Consulat, il entre au conseil d'État dès le 4 nivôse an VIII, où il reçoit la présidence de la section de la Guerre. Il assure également à deux reprises l'intérim du ministère de la Guerre, du 6 au 22 mai 1800 puis du 8 octobre au 13 novembre. Napoléon Ier, qui supporte mal son indépendance et ses critiques, lui témoigne beaucoup d'égards, le traite avec faveur ‒ gouverneur de l'École polytechnique en 1804, général de division en 1805, directeur des revues et de la conscription en 1806, comte de Cessac en 1808, grand aigle de la Légion d'Honneur en 1809 ‒ mais le tient longtemps éloigné des emplois de premier plan. En 1810, enfin, il lui confie le ministère de l'administration de la Guerre, poste que Lacuée conserve jusqu'en novembre 1813 et dans lequel il fait preuve d'une sévère probité.

En 1814, Lacuée accompagne Marie-Louise à Blois puis, après l'abdication, se rallie aux Bourbons auxquels il reste fidèle pendant les Cent-Jours. Nommé inspecteur général de l'infanterie par Louis XVIII, il prend sa retraite en 1815.

Louis-Philippe Ier en fait un pair de France en 1831.

Il meurt le 14 juin 1841, doyen de l'Académie française où il siège depuis 1803. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (4ème division)  Tombe de Jean-Girard Lacuée.

"Jean Girard Lacuée, comte de Cessac" par Henri-François Riesener (Paris 1767 - Paris 1828).

"Jean Girard Lacuée, comte de Cessac" par Henri-François Riesener (Paris 1767 - Paris 1828).

Le nom de Lacuée est inscrit sur la 18e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile.  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris

Adresse

118, Rue du Bac. Paris VIIème arrondissement  118 Rue du Bac

Hôtel des Missions Etrangères, où Jean Girard Lacuée demeure en 1823.