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Napoléon & Empire

Charles Lefebvre-Desnouettes (1773-1822)

Comte de l'Empire

Blason de Charles Lefebvre-Desnouettes (1773-1822)

Charles Lefebvre-Desnouettes (ou Desnoëttes) naît le 14 septembre 1773 à Paris, dans la petite bourgeoisie de la capitale, où son père est marchand de drap.

Peu porté sur les études, il s'engage dans la garde nationale de Paris en décembre 1789, puis se bat de 1792 à 1797 aux armées des Alpes, du Nord, de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle, avant de passer à l'armée d'Italie, participant entre autres à la bataille de Marengo le 14 juin 1800.

Il entre au service du Premier consul Napoléon Bonaparte en 1800.

Il commande, de 1802 à 1804, le 18ème Dragons dans l'Armée des Côtes de l'Océan, puis se distingue aux batailles d'Elchingen le 14 octobre 1805, et d'Austerlitz le 2 décembre suivant.

Charles Lefebvre-Desnouettes épouse le 1er juillet 1806 Marie-Louise-Stéphanie Rollier, de quatorze ans sa cadette, fille de Marie Benielli, cousine germaine de Napoléon Bonaparte. La cérémonie est célébrée dans la chapelle de l'hôtel Thélusson, propriété de Joachim et Caroline Murat. L'Empereur donne aux époux, en cadeau de noces, sa propre maison de la rue Chantereine, où il s'était lui-même fiancé à Joséphine de Beauharnais.

Promu en 1808 général de division, Lefebvre-Desnouettes s'illustre en Pologne et est élevé à la dignité de Comte de l'Empire.

Il combat ensuite en Espagne, mais est blessé et fait prisonnier par les Anglais le 29 décembre 1808 à Benavente. Prisonnier sur parole en Angleterre, il s'évade au printemps 1812 afin de participer à la campagne de Russie. A la fin de la retraite, il accompagne l'Empereur lors de son départ de Smorgoni, avec le Grand-Ecuyer Armand Augustin Louis de Caulaincourt et le comte de Lobau, escorté d'un détachement de cavaliers de la Garde impériale.

En 1813, Lefebvre-Desnouettes combat victorieusement en Saxe, et se bat l'année suivante durant toute la campagne de France. Bien que blessé devant Brienne, il combat avec courage à La Rothière et Montmirail. Après l'abdication, il commande l'escorte de cavalerie qui accompagne jusqu'à Roanne Napoléon sur la route de l'exil.

Nommé Chevalier de l'ordre de Saint-Louis et commandant du Corps-Royal des Chasseurs à cheval lors de la première Restauration, il se rallie néanmoins à l'Empereur dès le début des Cent-Jours, ce qui lui vaut d'être élevé à la dignité de Pair de France par Napoléon le 2 juin 1815.

Il commande la division de cavalerie légère de la Vieille Garde à l'Armée de Belgique et combat sous le maréchal Ney à Fleurus, Quatre-Bras et Mont-Saint-Jean, où il est à nouveau blessé.

Faisant partie des traîtres cités dans l'ordonnance royale du 24 juillet 1815, il doit se cacher, puis quitter la France pour les Etats-Unis d'Amérique, où il devient Président de la Vine and Olive Colony, en Alabama. Il est condamné à mort par contumace en juillet 1816.

Prévenu de sa réhabilitation prochaine, il s'embarque pour Amsterdam, mais trouve la mort le 22 avril 1822 dans le naufrage de son bateau, l'Albion, au large de Kinsale [Cionn tSáile], en Irlande.

"Le général Lefebvre-Desnouettes" par H. Weingandt (1784 - ?).

"Le général Lefebvre-Desnouettes" par H. Weingandt (1784 - ?).

Charles Lefebvre-Desnoëttes a été porté pour 180 000 francs sur le testament de Napoléon. Ses héritiers en bénéficièrent.

Le nom de Lefebvre-Desnouettes (orthographié "LEFÈVRE DESNte") est inscrit sur la 31e colonne (pilier Ouest) de l'arc de triomphe de l'Étoile  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris.

La veuve du général a fait ériger à Sainte Adresse, près du Havre, un édifice blanc pour signaler aux marins les dangers de la côte, surnommé "Le pain de sucre" en raison de sa forme, et s'y est fait enterrer.

Une rue du quinzième arrondissement de Paris porte le nom de Desnouettes.

Carrière militaire détaillée

Blessures au combat

Blessé devant Saragosse, en juin 1808.

Blessé d'un coup de pistolet le 29 décembre 1808 à Benavente (Espagne).

Blessé de deux coups de baïonnette devant Brienne le 29 janvier 1814.

Blessé à Mont-Saint-Jean (Waterloo) le 18 juin 1815.


Captivité

Capturé le 29 décembre 1808 par les Britanniques à Benavente (Espagne).

Premier engagement

Dans la garde nationale de Paris en décembre 1789.

Évolution de carrière

Chasseur le 15 septembre 1792

Sous-lieutenant en février 1793.

Capitaine en 1800.

Chef d'escadron (Commandant) en 1801.

Chef de brigade (Colonel) en 1802.

Général de brigade, le 19 septembre 1806.

Général de division en Westphalie le 29 décembre 1807, confirmé en France le 28 août 1808.


États de service

Chasseur dans la légion franche allobroge le 15 septembre 1792.

Au 5e régiment de dragons en février 1793.

Aux Armées Nord, de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle entre 1793 et 1797.

A l'Armée d'Italie en 1797.

Aide de camp du Premier Consul en 1800.

A l'état-major de la Garde consulaire, puis dans la légion de gendarmerie d'élite en 1801.

Commandant le 18ème Dragons dans l'Armée des Côtes de l'Océan de 1802 à 1804.

Ecuyer cavalcadour de Napoléon en 1804.

A la Grande Armée, campagne de 1805.

Au service du roi de Westphalie en novembre 1807.

Major-colonel des chasseurs à cheval de la Garde impériale en 1808.

A l'armée d'Espagne en 1808.

A la Grande Armée, commandant les chasseurs à cheval de la Garde lors de la campagne de 1812.

A l'Armée de Belgique, commandant la division de cavalerie légère de la Vieille Garde en juin 1815.


Distinctions

Comte Lefebvre-Desnouettes et de l'Empire le 19 mars 1808.

Commandant de la Légion d'honneur le 25 décembre 1805 (rayé des contrôles de la Légion d'honneur le 17 décembre 1816).

Commandeur de l'Ordre du Lion de Bavière, grand écuyer de la Couronne de Westphalie en 1807-1808.

Grand-croix de l'Ordre de la Réunion le 3 avril 1813.

Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis le 19 juillet 1814.

Pair de France le 2 juin 1815.

Autres portraits

Charles Lefebvre-Desnouettes (1773-1822)
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"Charles Lefebvre-Desnouettes". Estampe du XIXème siècle.