N & E
Napoléon & Empire

Jean-François Lesueur

Chevalier de la Légion d'honneur

Prononciation :

Jean-François Lesueur (1760-1837), Chevalier de la Légion d'Honneur

Jean-François Lesueur naît à Drucat-Plessiel, le 15 février 1760, dans une vieille famille de paysans picards. Il apprend la musique au sein des maîtrises des cathédrales d'Abbeville et d'Amiens et fait ses études dans cette dernière ville.

En 1786, après qu'il a officié comme maître de chapelle dans de nombreuses villes (Sées, Dijon, Le Mans, Tours), le chapître de Notre-Dame de Paris fait appel à ses services. Malgré un immense succès populaire, les innovations de Lesueur déplaisent à ses employeurs. Le compositeur justifie ses choix dans son Exposé d'une musique une, imitative et particulière à chaque solennité (1787) mais est cependant privé de son emploi en 1788, sous prétexte d'abandon de poste, alors qu'il séjourne à Londres. Il passe les quatre années suivantes loin de Paris.

De retour dans la capitale en 1792, il fait jouer sous la Révolution les opéras La Caverne qui tient l'affiche plus de quatorze mois, Paul et Virginie et Télémaque. Bien que Lesueur ait déjà été nommé professeur de l'Ecole de la garde nationale en novembre 1793, sa carrière prend véritablement son essor lorqu'il obtient le poste d'inspecteur de l'enseignement dans le Conservatoire nouvellement fondé, en 1795 (avec François-Joseph Gossé, dit Gossec, Modeste Grétry, Etienne Méhul, et Luigi Cherubini). A ce poste, Lesueur participe à la rédaction des Principes élémentaires de la musique et des Solfèges du Conservatoire.

En 1800, son monumental Chant du premier vendémiaire, nécessitant l'emploi de quatre orchestres et quatre choeurs, est exécuté aux Invalides  Les Invalides. Deux ans plus tard, le 23 septembre 1802, il perd son poste d'inspecteur au Conservatoire à la suite de la publication de son pamphlet Projet d'un plan général de l'instruction musicale en France dans lequel il attaque l'institution et son directeur, qui a eu le tort de préférer un opéra de Charles Catel aux siens. Lesueur traverse alors une passe difficile, suite à la perte de ses appointements.

Heureusement, le Premier consul fait appel à lui pour remplacer Giovanni Paisiello en 1804 comme maître de chapelle des Tuileries. Cette même année, Lesueur compose également une Marche triomphale qu'il dirige, à Notre-Dame de Paris  Notre-Dame de Paris, pour le couronnement de Napoléon Ier  Le Couronnement, par J.L. David. Cette reconnaissance officielle permet à Lesueur de faire monter Ossian ou les Bardes à l'Opéra. L'ouvrage, qui se trouve être le premier opéra romantique, connaît un grand succès et devient l'un des ouvrages préférés de l'Empereur. Le compositeur reçoit en sus la croix de Chevalier de la Légion d'honneur.

Le Triomphe de Trajan, en 1807, opéra à grand spectacle, obtient lui aussi les suffrages du public comme de l'Empereur. La Mort d'Adam (1809), en revanche, est un échec et Alexandre à Babylone, composé à la fin de l'Empire, ne sera jamais joué. Entretemps, Lesueur est devenu, en 1813, membre de l'Académie des Beaux-Arts, en remplacement de Grétry.

A la Restauration, il est nommé compositeur de la Cour et chef d'orchestre à l'Opéra, avant de recevoir, en 1817 ou janvier 1818, la direction d'une classe de composition au Conservatoire dont le plus illustre élève sera Hector Berlioz, mais qui accueillera également Ambroise Thomas et Charles Gounod.

Lesueur meurt le 6 octobre 1837 à Paris et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, 11ème division Tombe de Jean-François Lesueur

"Jean-François Lesueur". Gravure d'Auguste Legrand.

"Jean-François Lesueur". Gravure d'Auguste Legrand.

Lesueur, par sa pratique des effets de masse chorale et instrumentale ainsi que par son goût de la mise en scène fastueuse, aura une grande influence sur l'opéra romantique commençant.

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Jean-François Lesueur (1760-1837)
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"Jean-François Lesueur". Gravure d'Edme Quenedey.