N & E
Napoléon & Empire

Claude-Victor Perrin, dit Victor

Duc de Bellune

Prononciation :

Blason de Claude-Victor Perrin, dit Victor (1764-1841)

Claude-Victor Perrin vient au monde le 7 décembre 1764 à Lamarche dans les Vosges, où son père est huissier royal au baillage de Bassigny.

Tambour au régiment d'artillerie de Grenoble de 1781 à 1791, il s'engage ensuite dans la garde nationale et se trouve capitaine des volontaires des Bouches-du-Rhône quand la patrie est déclarée en danger, le 11 juillet 1792.

Il se signale par sa bravoure au siège de Toulon où les redoutes du Mont-Faron (30 novembre 1793) et celles du Petit-Gibraltar tombent successivement sous ses assauts. Grièvement blessé au bas-ventre le 17 décembre lors de cette dernière action, il est promu général de brigade le 20 (deux jours avant Napoléon Bonaparte) par les représentants en mission Christophe Salicetti et Thomas-Augustin de Gasparin. Il devra cependant attendre jusqu'en juin 1795 pour que le Comité de Salut public lui confirme ce grade.

Après avoir servi quelques temps dans l'armée des Pyrénées Orientales, il passe à celle d'Italie en août 1795. Il y restera jusqu'en 1800, participant à toutes les batailles, brillant par son audace qu'apprécie fort son général en chef. Napoléon Bonaparte le nomme général de division le 18 janvier 1797 et lui octroie un sabre d'honneur après Marengo (14 juin 1800) pour avoir soutenu le feu des Autrichiens, ce qui a permis la victoire.

Il commande ensuite en Hollande jusqu'en 1804 avant de devenir un éphémère ambassadeur au Danemark.

Chef d'état-major de Jean Lannes en octobre 1806, il se bat à Iéna (14 octobre 1806), à Pultusk (26 décembre), et se fait capturer par un groupe de partisans prussiens commandés par Ferdinand Von Schill en rejoignant Stettin, le 20 janvier 1807. Retenu prisonnier pendant un mois et demi, il est finalement échangé le 8 mars, contre Blücher.

Quelques semaines plus tard, à Friedland (14 juin), il remplace Jean-Baptiste Jules Bernadotte, blessé, à la tête de son corps d'armée et prend une part déterminante à la victoire. Il en est récompensé par le bâton de maréchal, reçu le 13 juillet 1807.

Après le traité de Tilsitt [Tilsit], il est chargé du gouvernement de Berlin et de la Prusse et s'y fait remarquer par son désintéressement. Duc de Bellune en septembre 1808, il est aussitôt envoyé en Espagne où il obtient des succès, à Espinosa (10-11 novembre 1808), Uclés (13 janvier 1809), Medellin (28 mars), mais se voit repoussé par Wellington à Talavera (27-28 juillet 1809).

Il commence le siège de Cadix en février 1810 mais n'en verra pas la fin. En effet, en 1812, Napoléon 1er fait appel à lui pour secourir Oudinot à Vitebsk puis pour contenir les Russes avec l'arrière-garde de l'armée à la Berezina où ses hommes se battent à un contre cinq.

Durant la campagne de 1813, à la tête d'un corps d'armée, il contribue à la victoire de Dresde (27 août) en mettant en déroute l'aile gauche des alliés, se bat à Leipzig (18 octobre) et à Hanau (30 octobre), avant d'être chargé de protéger les frontières françaises de l'Est contre l'invasion. Trop faible, il ne peut éviter les replis successifs qui l'amènent sur la Marne.

De toutes les batailles de la campagne de France de 1814, un retard à Montereau (18 février), pour avoir laissé reposer ses troupes, lui vaut les imprécations de l'Empereur et la perte de son commandement.

Furieux contre Napoléon 1er, il rallie avec empressement Louis XVIII et les Bourbons lors de la première Restauration.

Au retour de l'île d'Elbe, abandonné par ses troupes après qu'il leur a adressé un ordre du jour d'une rare violence contre Napoléon 1er, il ne lui reste qu'à suivre le roi à Gand.

La seconde Restauration, qui le voit, tout récent pair de France, voter la mort du maréchal Ney, ne lui marchande pas les honneurs : major général de la garde royale en 1815, ministre de la guerre de 1821 à 1823, puis ministre d'Etat et membre du Conseil supérieur de la Guerre.

Le duc de Bellune meurt le 1er mars 1841 dans son hôtel parisien de la rue du Regard  7 Rue du Regard, et est inhumé au cimetière du Père Lachaise, division 17  Tombe de Claude-Victor Perrin, dit Victor.

"Le maréchal Victor, duc de Bellune", par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

"Le maréchal Victor, duc de Bellune", par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

Le nom de Victor est inscrit sur la 33e colonne (pilier Ouest) de l'arc de triomphe de l'Étoile.  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris


Le maréchal Victor dira regretter d'avoir voté la mort du maréchal Ney, et fera pénitence chaque jour anniversaire de l'exécution du Prince de la Moskowa.

Carrière militaire détaillée

établie par M. Eric Le Maître (voir son site web), mise en ligne avec son aimable autorisation.

Blessures au combat

Par un éclat de mitraille au bas-ventre lors du siège de Toulon, le 17 décembre 1793.

Blessé à la Trebbia, 18-19 juin 1799.

Contusionné par un biscaïen à Iéna, le 14 octobre 1806.

Par une balle qui lui traverse la cuisse à Craonne, le 7 mars 1814.


Captivité

Capturé par un parti de 25 chasseurs prussiens commandés par Schill en se rendant à Stettin, le 20 janvier 1807 ; il est échangé contre Blücher, le 8 mars 1807.

Premier engagement

Comme tambour au régiment d'artillerie de Grenoble, le 16 octobre 1781.

Évolution de carrière

Adjudant sous-officier, le 21 février 1792.

Adjudant-major capitaine, le 4 août 1792.

Lieutenant-colonel en second, le 15 septembre 1792.

Adjudant général chef de brigade, le 2 octobre 1793.

Général de brigade provisoire, le 20 décembre 1793.

Général de division, le 18 janvier 1797.

Maréchal de l'Empire, le 13 juillet 1807.


États de service

Tambour au régiment d'artillerie de Grenoble (devenu en 1791 le 4e régiment d'artillerie à pied), le 16 octobre 1781.

Rengagé, le 16 octobre 1789.

Obtient un congé par grâce, le 1er mars 1791.

Sert comme grenadier dans la garde nationale de Valence.

S'engage au 3e bataillon de volontaires de la Drôme, le 12 octobre 1791.

Au 5e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône, le 4 août 1792.

A l'armée d'Italie, en 1792 et 1793.

Au siège de Toulon, le 2 octobre 1793.

A l'armée des Pyrénées-Orientales, le 1er janvier 1794.

Commandant la 4e brigade de la division Pérignon, le 1er mai 1794.

A la division Sauret, le 13 août 1794.

A la division Haquin, le 4 juillet 1795.

Passe à l'armée d'Italie sous Schérer, le 18 août 1795.

A la division Masséna, en octobre 1795.

A la division Augereau, commandant la 1ère brigade, le 6 décembre, 1795.

A la même division, commandant la 2e brigade, le 4 avril 1796.

A la même division, commandant la 3e brigade, le 29 avril 1796.

Passe à la division Masséna, le 1er juin 1796.

Commandant la réserve mixte à l'armée d'Italie, le 30 décembre 1796.

Commandant la 8e division de l'armée d'Italie, le 10 mars 1797.

Commandant la 4e division, le 9 novembre 1797.

A l'armée d'Angleterre, le 12 janvier 1798.

Commandant la 12e division militaire à la place de Grouchy, le 17 mars 1798.

A l'armée d'Italie, sur sa demande, le 3 mai 1798.

Lieutenant général en chef à l'armée de Réserve, le 18 mars 1800.

Commandant par intérim l'armée de Réserve, du 11 au 19 avril 1800.

Commandant de deux divisions (Chambarlhac et Loison) à l'armée de Réserve, le 21 avril 1800.

Lieutenant général en chef Augereau en Batavie, le 25 juillet 1800.

Prend le commandement en Batavie à la place de Desjardin, du 5 août 1800 au 28 avril 1801.

Commandant la division française stationnée en Batavie, le 3 octobre 1801.

Nommé capitaine général de la Louisiane, le 9 août 1802 mais ne part pas.

Commandant en Hollande, le 6 juin 1803.

Commandant les troupes bataves, le 5 février 1804.

Disponible, le 23 avril 1804.

Ministre plénipotentiaire au Danemark, le 19 février 1805.

Chef d'état-major de Lannes, le 7 octobre 1806.

Fait les campagnes de Prusse et de Pologne, en 1806 et 1807.

Commandant le 10e corps d'armée, le 5 janvier 1807.

Commandant le corps de Siège de Graudenz, le 23 mai 1807.

Commandant le 1er corps de la Grande Armée à la place de Bernadotte, le 6 juin 1807.

Gouverneur de la Prusse et de Berlin, le 9 août 1807.

Commandant le 1er corps de l'armée d'Espagne, le 7 septembre 1807.

Autorisé à rentrer en France, le 7 décembre 1811.

Quitte son commandement, le 9 février 1812.

Commandant le 9e corps (réserve) de la Grande Armée en Allemagne, le 3 avril 1812.

Appelé en Russie, en juillet 1812.

Commandant l'arrière-garde à la Bérézina, les 27 et 28 novembre 1812.

Commandant le 2e corps à la place d'Oudinot, le 8 décembre 1812.

Sert en Allemagne, 1813.

Chargé de la défense du Haut-Rhin à Strasbourg, le 3 novembre 1813.

Se replie sur Saint-Dizier, en janvier 1814.

Destitué par Napoléon pour être arrivé trop tard à la bataille de Montereau, le 18 février 1814.

Pardonné par l'Empereur qui lui confie deux divisions de la Jeune Garde, le 18 février 1814.

Gouverneur de la 2e division militaire à Mézières, le 6 décembre 1814.

Tente d'organiser la résistance contre Napoléon à Châlons-sur-Marne, le 16 mars 1815.

Rejoint le roi Louis XVIII à Gand.

Rayé de la liste des maréchaux, le 10 avril 1815.

Rentre à Paris avec Louis XVIII, le 8 juillet 1815.

Major-général de la Garde Royale, le 8 septembre 1815.

Pair de France, le 17 août 1815.

Vote pour la mort au procès de Ney.

Président de la commission chargée d'examiner les services des officiers pendant les Cent-Jours, le 12 octobre 1815.

Gouverneur de la 16e division militaire à Lille, le 10 janvier 1816.

Commandant supérieur des 6e, 7e, 8e, 18e et 19e divisions militaires, le 27 mars 1821.

Ministre de la Guerre à la place de La Tour Maubourg, du 14 décembre 1821 au 19 octobre 1823.

Ministre d'Etat et membre du conseil privé, le 28 octobre 1823.

Commandant en chef le camp de Reims, le 16 mai 1825.

Membre du conseil supérieur de la Guerre, du 1er février 1828 au 1er août 1830.

Adresse

7, Rue du Regard. Paris VIème arrondissement  7 Rue du Regard

Hôtel de Beaune, ancienne résidence de François-René de Chateaubriand. Le duc de Bellune y habite de 1830 à sa mort en 1841.

8 bis, Rue Galliéni. Cachan  8 bis Rue Galliéni à Cachan

Le duc de Bellune achète cette maison, entourée d'un grand parc, au baron de Mevolon au début du XIXème siècle.

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"Claude-Victor Perrin, lieutenant-colonel du 5e bataillon du Rhône en 1792" par Georges Rouget (Paris 1781 - Paris 1869).
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"Le maréchal Victor, duc de Bellune". Gravure d'Adolphe Forestier (Paris 1801 - Paris 1885).