N & E
Napoléon & Empire

Jean-Baptiste Bessières

Duc d'Istrie

Prononciation :

Blason de Jean-Baptiste Bessières (1768-1813)

Né le 6 août 1768 à Prayssac  Maison natale du maréchal Bessières à Prayssac en Quercy [actuel département du Lot] d'un père médecin, Jean-Baptiste Bessières vient de terminer ses études médicales quand la Révolution fait de lui un officier de la garde nationale. Il est d'abord affecté à la garde constitutionnelle du roi, puis, quand ce corps est dissout, passe à l'armée des Pyrénées où il se fait remarquer de Charles Augereau.

Il est versé en 1796 dans l'armée d'Italie où, à la suite de l'affaire de Crémone [Cremona], on lui confie le commandement de la compagnie des guides. Ce corps, chargé de protéger le général en chef, sera l'embryon de la future garde consulaire puis impériale. Bessières y restera attaché toute sa vie.

Napoléon Bonaparte emmène naturellement avec lui en Égypte ce soldat d'une bravoure exceptionnelle, qu'il a plusieurs fois fait citer à l'ordre de l'armée pour ses exploits. Il ne s'en sépare pas davantage quand il quitte le pays en catimini, l'heure du coup d'État ayant sonné. Et c'est ainsi que, le 18 brumaire, Bessières est chargé d'assurer la protection rapprochée de son général.

Nommé commandant des grenadiers à cheval de la garde consulaire, il est promu général de brigade un mois après sa charge à Marengo. Divisionnaire en 1802, maréchal en 1804, il commande la cavalerie de la garde à Austerlitz, où sa charge, qui culbute la garde impériale Russe, est l'un des grands moments de la bataille.

Il s'illustre encore à Eylau en février 1807 puis en Espagne, en remportant le 14 juillet 1808 la bataille de Medina del Rio Seco.

Rappelé pour la guerre contre l'Autriche, Bessières écrase la cavalerie ennemie à Landshut (21 avril 1809) et devient duc d'Istrie en mai.

Un court séjour en Espagne, en 1811, où il refuse de soutenir André Masséna face à Wellington, n'ajoute rien à sa gloire et lui vaut une remarque acerbe de Napoléon Ier.

Toujours à la tête de la cavalerie de la garde, il se distingue, lors de la campagne de Russie, en dégageant le quartier général de l'Empereur attaqué par huit mille cosaques, à Maloïaroslavets [Малояросла́вец] les 24 et 25 octobre 1812.

En 1813, Napoléon Ier lui donne le commandement de l'ensemble de la cavalerie de l'armée pour la campagne d'Allemagne. Mais dès le début des hostilités, le 1er mai, un boulet lui perce la poitrine à Rippach Champ où a été tué le maréchal Bessières, à Rippach Rippach, près de Weißenfels.

La dépouille du maréchal Bessières repose  Jean-Baptiste Bessières aux Invalides, dans la crypte des gouverneurs  Crypte des Gouverneurs aux Invalides de la cathédrale Saint-Louis, et son coeur à l'intérieur de l'église de Prayssac  Carditaphe du maréchal Bessières.

"Le maréchal Bessières, Duc d'Istrie" par Henri-François Riesener (Paris 1767 - Paris 1828).

"Le maréchal Bessières, Duc d'Istrie" par Henri-François Riesener (Paris 1767 - Paris 1828).

Une similarité d'origine (ils sont tous deux du Lot), de carrière et d'intrépidité a souvent fait comparer Bessières à Joachim Murat. Mais autant celui-ci était beau-parleur et ardent, autant l'autre était taciturne et réfléchi. Napoléon Ier, tout en reconnaissant ses qualités, jugeait d'ailleurs Bessières un peu froid : Il avait en moins ce que Murat avait en trop. Cela n'empêcha pas l'Empereur de venir en aide à la veuve démunie du duc d'Istrie ni le captif de Sainte-Hélène d'en coucher le fils sur son testament.

Le nom de Bessières est inscrit sur la 13e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris, tandis qu'une statue en pied du duc d'Istrie signée Louis Latour honore sa mémoire sur la façade Nord du Louvre, rue de Rivoli  Statue du maréchal Bessières, rue de Rivoli à Paris et une autre lui rend hommage dans sa ville natale  Statue du maréchal Bessières, à Prayssac.


Franc-maçonnerie : le maréchal Bessières était inscrit au tableau de l'Ordre Sacré des Sophisiens, ce qui laisse supposer qu'il était franc-maçon, sans qu'on en ait toutefois la preuve formelle.

Carrière militaire détaillée

établie par M. Eric Le Maître (voir son site web), mise en ligne avec son aimable autorisation.

Blessures au combat

Contusionné à la cuisse par un boulet à la bataille de Wagram, le 6 juillet 1809.

Blessé mortellement par un boulet à Rippach, le 1er mai 1813.


Captivité

Aucune.

Premier engagement

Dans les grenadiers de la garde nationale de Prayssac.

Évolution de carrière

Capitaine, en 1789.

Adjudant sous-officier, le 1er décembre 1792.

Lieutenant, le 10 mai 1793.

Capitaine, le 8 mai 1794.

Chef d'escadron provisoire, le 4 septembre 1796 et confirmé, le 4 mars 1797.

Chef de brigade, le 9 mars 1797.

Général de brigade, le 18 juillet 1800.

Général de division, le 13 septembre 1802.

Maréchal d'Empire, le 19 mai 1804.

Colonel général commandant la cavalerie de la Garde Impériale, le 20 juillet 1804.


États de service

Grenadiers de la garde nationale de Prayssac, 1789.

A la garde constitutionnelle du roi, le 7 avril 1792.

Chasseur dans la légion des Pyrénées, le 1er novembre 1792.

A l'armée des Pyrénées puis des Pyrénées Orientales, de 1792 à 1795.

Au 22e chasseurs, le 8 mai 1794.

A l'armée d'Italie, 1796-1797 : Commandant de la compagnie des guides du général en chef.

A l'armée d'Orient, 1798-1799 : Commandant les guides du général en chef, mai 1798.

Participe au 18 brumaire aux côtés de Napoléon Bonaparte.

Commandant de la garde du Corps législatif, le 30 novembre 1799.

Commandant les grenadiers à cheval de la garde consulaire, le 2 décembre 1799.

Commandant en second la garde des consuls, le 18 juillet 1800.

Commandant en chef la cavalerie de la garde des consuls, le 20 novembre 1801.

Commandant la cavalerie de la Garde Impériale, le 20 juillet 1804.

A la Grande Armée, campagne de 1805 : Commandant la cavalerie de la Garde, le 30 août 1805.

Chef du 2e corps de cavalerie de réserve, le 13 décembre 1806.

Commandant la Garde Impériale en Pologne, le 12 janvier 1807.

Même poste en Espagne, le 19 mars 1808.

Commandant en chef le 2e corps de l'armée d'Espagne, le 7 septembre 1808.

Chef de la réserve de cavalerie à l'armée d'Espagne, le 9 novembre 1808.

Commandant les provinces du nord de l'Espagne, le 17 janvier 1809.

Commandant la réserve de cavalerie en Allemagne, le 10 avril 1809.

Commandant supérieur de la 16e division militaire, le 8 août 1809.

Commandant en chef de l'armée du nord à la place de Bernadotte, le 11 septembre 1809.

Commandant de la Garde Impériale à Paris, le 19 janvier 1810.

Commandant en chef de l'armée du nord de l'Espagne, le 15 janvier 1811.

A la Grande Armée, campagne de 1812 en Russie : Commandant la cavalerie de la Garde, mai 1812.

A l'armée du Main : Commandant la Garde Impériale, le 10 avril 1813.

Remerciements

Nous exprimons notre gratitude au général de division Christian Baptiste, directeur du Musée de l'Armée, qui nous a autorisés à accéder au caveau des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, et à M. Mickaël Blasselle, qui nous a guidés pour cette visite en décembre 2011.

La photo de la statue en pied du duc d'Istrie, rue de Rivoli à Paris, nous a été grâcieusement fournie par M. Cyril Maillet.

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Jean-Baptiste Bessières (1768-1813)
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"Le maréchal Bessières". Portrait en pied par Henri-François Riesener.
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"Jean-Baptiste Bessières en uniforme d'adjudant de la légion des Pyrénées en 1792" par Jean-Baptiste Paulin-Guérin (1783-1855).
Jean-Baptiste Bessières (1768-1813)
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"Le maréchal Bessières". Gravure du XIXème siècle.