N & E
Napoléon & Empire

Pierre-Antoine-Noël Bruno Daru

Comte de l'Empire

Prononciation :

Blason de Pierre-Antoine-Noël Bruno Daru (1767-1829)

Né à Montpellier le 12 janvier 1767, Daru est le fils d'un secrétaire de l'intendance de Languedoc et c'est dans cette administration, où l'a fait entrer son père, qu'il débute sa carrière sous l'Ancien Régime.

Il la poursuit, sous la Révolution, au ministère de la Guerre, pour lequel il remplit d'importantes missions auprès des armées de Mayence, d'Helvétie ou du Danube. Arrêté durant la Terreur, libéré après le 9 thermidor, il est réintégré en 1795, chef de division en 1796 et fait au ministère la connaissance de Napoléon Bonaparte venu y travailler.

Devenu Premier consul, ce dernier se l'attache comme sous-inspecteur à l'armée des Alpes, l'envoie participer aux négociations de paix qui suivent la bataille de Marengo et le nomme aussitôt après secrétaire général du ministère de la Guerre où il fait mieux que seconder Louis-Alexandre Berthier, qui s'en remet entièrement à lui.

Napoléon Bonaparte s'en étant avisé, la liste des fonctions de Daru va s'allongeant. En 1802, il entre au Tribunat. Il organise le camp de Boulogne l'année suivante. Peu après la proclamation de l'Empire, en 1805, il devient conseiller d'État et intendant général de la liste civile. L'Institut l'accueille en 1806 et, en octobre de la même année, il est nommé intendant général de la Grande Armée. Entre temps il est chargé de l'exécution du traité de Presbourg, tâche dont il s'acquitte avec une louable modération, puis de la mise en oeuvre de la convention conclue avec la Prusse, dans laquelle il se montre beaucoup plus brutal et inexorable, les besoins étant plus pressants.

La paix de Tilsitt ne lui vaut qu'un surcroît de travail, l'exécution du traité lui étant à nouveau confiée. 1809 lui apporte un titre de comte, l'intendance générale de la maison de l'Empereur et, l'Autriche vaincue, l'administration provisoire de cette monarchie.

En 1811, Daru devient Secrétaire d'État et se voit confier la garde du trésor particulier de l'Empereur, signe manifeste de la confiance totale que lui accorde Napoléon 1er.

C'est encore lui qui déploie des prodiges d'activité et d'habileté dans l'organisation matérielle de la campagne de Russie, qu'il désapprouve pourtant. Il accompagne Napoléon 1er jusqu'à Moscou puis sur la route du retour jusqu'à ce que l'Empereur quitte ses troupes. De ce 5 décembre jusqu'au 20 janvier 1813 où il reçoit l'ordre de rentrer en France, c'est sur lui, à défaut de l'intendant général en titre, malade, que pèse la responsabilité de faire survivre ce qui reste de la Grande Armée.

Dès son retour, il reçoit la mission de pourvoir à l'équipement d'une nouvelle armée de deux cent mille hommes et de lui constituer en Allemagne des bases de ravitaillement. Ce qu'il fait. Fin 1813, une troisième armée en trois ans doit être mise sur le pied de guerre. Daru s'y emploie.

Ministre de l'administration de la Guerre depuis novembre 1813, il accompagne l'impératrice Marie-Louise à Blois en 1814 puis se rallie aux Bourbons une fois ceux-ci remontés sur le trône de France.

Bien que nommé intendant général des armées du roi par Louis XVIII, il rejoint Napoléon 1er durant les Cent-Jours avec le titre de ministre d'État.

La seconde Restauration lui ôte toutes ses places, fors son fauteuil de l'Académie française. Pair en 1819, il défend à la chambre des idées libérales mais se consacre essentiellement à des travaux historiques et littéraires jusqu'à sa mort, à Paris, le 5 septembre 1829.

Pierre Daru est inhumé au cimetière du Père Lachaise, division 21  Tombe de Pierre Daru.

"Pierre-Antoine-Noël Bruno, comte Daru", par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

"Pierre-Antoine-Noël Bruno, comte Daru", par Antoine-Jean Gros (Paris 1771 - Meudon 1835).

Napoléon 1er considérait Daru comme un homme d'une extrême probité, sûr et grand travailleur. Il le décrivait comme joignant le travail du boeuf au courage du lion.

Pierre Daru est le cousin de l'écrivain Henri Beyle, dit Stendhal, qui le fait apparaître dans certaines de ses oeuvres.

Le nom de Daru est inscrit sur la 20e colonne (pilier Est) de l'arc de triomphe de l'Etoile.  Arc de triomphe de l'Etoile à Paris

Adresse

121, Rue de Grenelle. Paris VIIème arrondissement  121 Rue de Grenelle

L'almanach Impérial de 1811 indique que le comte Daru demeure à cette adresse.

Autres portraits

Pierre-Antoine-Noël Bruno Daru (1767-1829)
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"Pierre-Antoine-Noël Bruno Daru, comte de l'Empire". Estampe du XIXème siècle.