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Napoléon & Empire

Bataille de La Favorite

Date et lieu

  • 16 janvier 1797, à La Favorite, près de Mantoue, dans le nord de l’Italie.

Forces en présence

  • Armée française (environ 15 000 hommes) sous le commandement du général Napoléon Bonaparte. 
  • Armée autrichienne (environ 15 000 hommes) sous les ordres des généraux Dagobert Sigismund von Wurmser et Giovanni Provera. 

Pertes

  • Armée française : 1 200 hommes tués ou blessés, 1800 prisonniers 
  • Armée autrichienne : 1 300 hommes tués ou blessés, 4 700 prisonniers, 22 canons 

Panoramique aérien du champ de bataille de La Favorite


Le général autrichien Dagobert Sigismund von Wurmser, bloqué dans Mantoue [Mantova] Mantoue par les troupes françaises depuis août 1796, tente le 16 janvier 1797 une sortie, combinée avec l’arrivée d’une colonne de secours sous le commandement du général Giovanni Provera.

Provera dispose de 6 à 7 000 hommes. Wurmser de 8 à 10 000. Entre eux, le général Jean-Mathieu Philibert Sérurier ne pouvait leur en opposer, le 15 janvier, que 6 000. Mais au lieu de profiter immédiatement de leur supériorité numérique, les généraux autrichiens préfèrent attendre le lendemain pour engager le combat. Probablement sont-ils persuadés que Napoléon Bonaparte, qui est impliqué depuis la veille dans une bataille contre le gros des forces du général en chef autrichien Josef Alvinczy von Borberek, près de Rivoli Veronese Rivoli Veronese à soixante kilomètres au nord, ne pourra pas intervenir à temps.

Cette erreur d’appréciation va leur coûter cher. Le 16, à six heures du matin, quand il exécute sa sortie au nord de la ville, Wurmser trouve en face de lui les troupes de Bonaparte arrivées dans la nuit. Provera, pour sa part, est contenu par celles des généraux André Masséna et de Victor (Claude-Victor Perrin), que le général en chef français a rassemblées la veille et emmenées avec lui. Les Autrichiens doivent bientôt se rendre à l’évidence : ils ne perceront pas.

Les combats se tiennent dans la plaine de La Favorita Champ de bataille à La Favorita, vue 2  Champ de bataille à La Favorita, vue 3, située au nord-nord-est de Mantoue, séparée de cette dernière par le Lago di Mezzo (un des trois lacs sur le Mincio entourant la ville historique) :

La Favorita : le champ de bataille et la villa
Le champ de bataille devant la Villa La Favorita

Au milieu du champ de bataille [45.18494, 10.80066] se trouve la Villa, édifice construit au début du XVIIe siècle par l'architecte ducal Nicolò Sebregondi sur commande de Ferdinand de Gonzague (Ferdinando Gonzaga), sixième duc de Mantoue, qui envisageait d'y transférer la cour [de nos jours, par rapport à l'époque de la bataille, les deux ailes et la partie droite du corps de logis ont disparu] :

La Favorita : la villa
La Villa La Favorita

Les combats s'étendent également au hameau de San Giorgio [S. Giorgio di Mantova, et depuis 2018 S. Giorgio Bigarello] [45.16582, 10.83225], deux kilomètres plus au sud-est :

La Favorita : le champ de bataille et la villa
San Giorgio di Mantova

Après plusieurs heures de combat, Wurmser n’a plus qu’à ramener ses troupes dans Mantoue.

Provera qui se retrouve, lui, après l’arrivée tardive de Charles Augereau sur le champ de bataille, face à des ennemis presque quatre fois plus nombreux que ses propres hommes, n’a pas d’autre choix que de mettre bas les armes. Il s’y résout vers dix heures du matin et en donne l’ordre à ses 6 700 soldats qui viennent rejoindre l’immense cohorte des prisonniers de Rivoli. En trois jours, l’armée autrichienne, forte de 42 000 hommes, en a perdu 26 000.

Après cette bataille, la capitulation de Mantoue ne peut plus tarder. Elle a lieu, en effet, le 2 février suivant.

Tableau - « Bataille de La Favorite ». Peint par Carle Vernet.

Batailles napoléoniennes - Tableau de la bataille de La Favorite -

Témoignages

Mémoires pour servir à l'Histoire de France sous Napoléon. Tome III. Comte Charles-Christian de Montholon.

Provera communiqua avec Mantoue par une barque au travers du lac, et concerta les opérations du lendemain. Le 16, au jour, Wurmser sortit avec la garnison et prit position a la Favorite. A une heure du matin, Napoléon plaça le général Victor, avec les quatre régiments qu'il avait amenés, entre la Favorite et Saint-Georges, pour empêcher la garnison de Mantoue de se joindre a l'armée de secours. Serrurier, a la tête des troupes du blocus, attaqua la garnison ; la division Victor attaqua l'armée de secours ; c'est a cette bataille que la 57ème mérita le nom de Terrible. Elle aborda la ligne autrichienne et renversa tout ce qui voulut résister ; a deux heures après midi, la garnison ayant été rejetée dans la place, Provera capitula et posa les armes. Beaucoup de drapeaux, des bagages, des parcs, 6 000 prisonniers et plusieurs généraux tombèrent au pouvoir du vainqueur. Pendant ce temps-là, une arrière-garde que Provera avait laissée a la Molinella, fut attaquée par le général Point de la division Augereau, battue et prise ; il ne s'échappa du corps de Provera que 2 000 hommes qui restaient au-delà de l'Adige ; tout le reste fut pris ou tué. Cette bataille fut appelée bataille de la Favorite, du nom d'un palais des ducs de Mantoue, situé près du champ de bataille.

Crédit photos

 Photo de Lionel A. Bouchon Photos par Lionel A. Bouchon.
 Photo de Marie-Albe Grau Photos par Marie-Albe Grau.
 Photo de Floriane Grau Photos par Floriane Grau.
 Photo de Michèle Grau-Ghelardi Photos par Michèle Grau-Ghelardi.
 Photo de Didier Grau Photos par Didier Grau.
 Photo de divers auteurs Photos par des personnes extérieures à l'association Napoléon & Empire.

Crédit vidéo

Les prises de vues sont de Didier Grau, le montage de Lionel A. Bouchon.