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Napoléon & Empire

George III (1738-1820)

Roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, roi de Hanovre

Blason de George III (1738-1820)

George William Frederick naît le 4 juin 1738 à Londres, fils de Frederick, prince de Galles (lui-même fils du roi George II de Grande-Bretagne et de Caroline, margravine d'Ansbach) et de la princesse Augusta de Saxe-Gotha.

Il succède à son grand-père George II comme roi du Royaume-Uni et roi d'Irlande en 1760, puis devient en 1801 roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il est par ailleurs électeur de Hanovre de 1760 à 1814, puis roi de Hanovre de 1814 à 1820.

Lorsque la question de son mariage se pose, les nécessités de sa fonction l'obligent à renoncer à sa favorite Sarah Lennox. Celle-ci, bien que petite-fille de Charles II, n'est en effet pas considérée comme d'un rang suffisamment élevé pour prétendre s'allier à un roi d'Angleterre. Georges III épouse donc, le 8 septembre 1761, la princesse allemande Charlotte von Mecklenburg-Strelitz en la chapelle royale de St James's Palace ; elle lui donnera quinze enfants.

Les premières années du règne de George III sont marquées par de grands succès militaires et diplomatiques : fin de la guerre de Sept ans et traité de Paris de 1763, qui accroissent considérablement son domaine colonial et font de l'Angleterre la première puissance mondiale.

Malheureusement, dès 1765, le roi subit une première attaque de la maladie qui va l'accompagner tout au long de sa vie. On parle alors d'aliénation mentale et certains de nos jours diagnostiquent en effet des accès de psychose maniaco-dépressive tandis que d'autres s'orientent plutôt vers une porphyrie (la polémique n'est pas tranchée).

Bien que la Grande-Bretagne soit sortie victorieuse de la guerre de Sept Ans, elle n'en est pas moins exsangue financièrement. En 1766, George III juge donc nécessaire de mettre en place des taxes inédites qui provoquent la colère des Treize Colonies américaines. De fil en aiguille, et malgré l'abandon de ces impôts nouveaux, la situation se dégrade jusqu'à la révolte des Insurgents, en 1775. Elle est suivie d'une guerre qui s'achève en 1783 par l'indépendance des États-Unis d'Amérique. Cet échec affecte douloureusement le roi.

George III subit deux nouvelles attaques de sa maladie en 1788 et 1789, ce qui amène le parlement britannique à envisager une régence. Une amélioration puis une longue rémission retardent cette décision mais la santé précaire du roi n'en a pas moins de profondes répercussions politiques, en laissant le champ libre aux ambitions d'une oligarchie menée par William Pitt le jeune.

Après deux nouvelles attaques survenues en 1801 et 1804, la dernière, qui débute en 1810 et se poursuit jusqu'à la mort du souverain, impose finalement, en 1811 de confier la régence à son fils aîné, le prince de Galles et futur George IV.

Georges III perd définitivement la vue en 1812 et meurt à Londres, le 29 janvier 1820.

"George III, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande" par Henry William Beechey (Burford, Angleterre 1753 - Londres 1839).

"George III, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande" par Henry William Beechey (Burford, Angleterre 1753 - Londres 1839).

Selon le Mémorial de Sainte-Hélène, la maladie du roi ne fut pas seulement une calamité personnelle mais également une catastrophe pour la France et l'Europe. Selon lui, en effet, Napoléon et George III aurait pu s'entendre tandis qu'il était impossible de le faire avec les gouvernements radicalement hostiles à la Révolution auxquels la mauvaise santé du roi a laissé le champ libre. Cette thèse reste hautement spéculative.

Les cinquante-neuf ans du règne de George III constituaient alors un record de longévité pour un souverain britannique et le restent pour un souverain de sexe mâle.

Autres portraits

George III (1738-1820)
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"Le roi George III" peint en 1762 par Allan Ramsay (Edimbourg 1713 - Douvres 1784).
George III (1738-1820)
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"Le roi George III" par Thomas Gainsborough (Sudbury, Suffolk 1727 - Londres 1788).