N & E
Napoléon & Empire

Jean-Baptiste Auguste Marie Jamin

Baron d'Empire

Prononciation :

Blason de Jean-Baptiste, Auguste, Marie Jamin (1775-1815)

Jean-Baptiste, Auguste, Marie Jamin est né et baptisé le 17 mai 1775 à Louvigné-du-Désert dans la province de Bretagne (aujourd'hui dans le département d'Ille et Vilaine). Son père Jean-François Jamin, sieur du Fresnay, était gendarme de la garde ordinaire du roi. Sa mère est Anselme Marie Jacquine Gaultier.

Membre de la Garde Nationale de sa ville natale en 1790, son éducation conduite dans un environnement militaire et une vocation précoce, le poussent à 17 ans à présenter une requête pour entrer dans l’armée qui reçoit les signatures des 9 députés d’Ille et Vilaine.

Le 17 juin 1792, il obtient sa nomination de sous-lieutenant au 9ème de cavalerie (8ème compagnie).

Il fait sans interruption toutes les campagnes de 1792 à l’an IX sous Charles François Dumouriez, Nicolas Lückner puis Adam Philippe de Custine. Lieutenant au même corps (3ème compagnie) le 16 floréal an III (5 mai 1795). Appelé aux fonctions d’aide de camp du général Étienne Marie Antoine Champion de Nansouty le 9 fructidor an VIII (8 septembre 1799).

Il est promu provisoirement capitaine par le général Jean Victor Moreau sur demande du général Nansouty. Cet officier a du zèle, de l’instruction et je n’ai qu’à me louer de sa manière de servir, particulièrement depuis le début de la campagne. lettre du 26 thermidor en VIII (14 août 1800) de Nansouty à Moreau. Cette promotion est confirmée par arrêté du 24 pluviôse an IX (13 février 1801)

Sur recommandations des généraux Jean-Chrysostôme Bruneteau de Sainte Suzanne, Jean Joseph Ange d’Hautpoul et Moreau, il devient le 1er floréal an IX (21 avril 1801), capitaine titulaire au 8ème de cavalerie commandé par Jean-Baptiste Gabriel Merlin puis chef d’escadron le 17 nivôse an X (21 janvier 1802).

Il sert en Italie comme aide de camp du maréchal André Masséna en septembre 1805 et se signale au combat de San Pietro (4 novembre 1805) où il est reconnu comme un officier rempli d’activité.

Il est détaché le 1er avril 1806 auprès de Joseph Bonaparte, roi de Naples avant de devenir dans le courant de la même année major des chevau-légers de la garde napolitaine (26 juillet 1806) puis colonel (30 octobre 1807).

A Naples, il épouse le 23 juillet 1808, en l’église de Santo Marco di Palazzo, suivant « l’usage du pays », mademoiselle Rosalie, Françoise, Caliste Miot de Mélito, fille du conseiller d’Etat et ministre de l’Intérieur du roi Joseph.

Il passe au service d’Espagne à la tête de son régiment le 9 juin 1808.

En récompense de ses services, il est fait marquis de Bermuy dont il garde les armoiries « De gueules à un pont de trois piles d’argent maçonné de sable ».

Il se distingue particulièrement aux batailles d’Almonacid (11 août 1809) puis d’Ocaña (19 novembre 1809).

Le 19 novembre 1810, il est promu maréchal de camp, commandant les chevau-légers de la cavalerie de la garde.

En février 1811, il est nommé commandant les 2 régiments de cavalerie et de hussards de la garde royale d’Espagne.

Fait baron de l’empire le 26 avril 1811.

Servit à Vittoria le 21 juin 1813 après avoir donné de nouvelles preuves de sa bravoure.

Lors du repli sur Bayonne, le maréchal Jean-de-Dieu Soult lui confie provisoirement le commandement de la brigade de cavalerie de la garde royale espagnole le 16 juillet 1813 jusqu’à son désarmement le 25 novembre.

Il est réintégré au service de France avec le grade de général de brigade le 20 janvier 1814. Le 8 février, il est employé au dépôt central de cavalerie à Versailles puis commandant une brigade de cavalerie légère attachée au 2ème corps du général de division Antoine Louis Decrest de Saint-Germain, en Champagne.

Le 16 mars 1814, il est nommé major des grenadiers à cheval de la Garde Impériale en remplacement du général Louis Marie Levesque de Laferrière, grièvement blessé à la jambe à Craonne. Il suit Napoléon à Fontainebleau jusqu’à l’abdication (4 avril 1814).

Major aux cuirassiers de France le 24 novembre 1814 sous la Restauration.

Aux Cent jours, le 14 avril 1815, il commande la 1ère brigade des grenadiers à cheval (5 escadrons) de la division de cavalerie lourde de la Garde Impériale dirigée par le général de division Claude-Etienne Guyot.

Fait l’acquisition en commun avec son beau-père d’une demeure à Polangis (Joinville-le-Pont).

A Waterloo, le 18 juin 1815, les grenadiers chargent à trois reprises avec à leur tête le général Guyot, qui est blessé par balle lors de la seconde charge. Jamin le remplace. À la 3éme charge située entre 18 et 19h, il meurt à la tête de ses hommes en chargeant les batteries anglaises. Hyacinthe René Miot de Mélito, son aide de camp et beau-frère est grièvement blessé lors de ces charges et décède à 20 ans des suites de ses blessures en décembre 1815.

Le général Jamin, estimé comme l’un de nos meilleurs généraux de cavalerie se faisait remarquer par une bravoure froide et tranquille, un coup d’œil rapide et sûr dans l’action, et d’une grande fermeté d’âme, de Courcelles.

Décorations

  1. Chevalier de la Légion d’Honneur le 26 prairial an XII puis officier le 14 février 1815 ;
  2. Commandeur de l’ordre des Deux-Siciles le 26 juillet 1806 ;
  3. Chevalier de l’ordre royal d’Espagne le 19 novembre 1810 ;
  4. Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis le 27 décembre 1814.

Note d’inspection de l’an 13 par le général Sully : Officier très intelligent, beaucoup de moyens et méritant la justice et l’intérêt du gouvernement pour son avancement, excellente conduite.

Que nous dit Dominique-Jean Larrey dans ses Mémoires et Campagnes 1786-1811 :

Le général baron Jamin fut l’un des derniers guerriers pour lesquels je fus appelé à donner mes soins à la désastreuse bataille de Waterloo ; mais, ils furent inutiles. Lorsque je lui portais mes secours, il venait d’expirer par l’effet d’une contusion violente à la poitrine, imprimée par le choc d’un boulet de gros calibre.

Le général Jamin est le père de :

  1. Françoise Joséphine Anna Jamin de Bermuy, née à Madrid le 5 octobre 1812, mariée à Friedrich Von Maucler, décédée en 1866 ;
  2. Un enfant mort-né le 20 août 1814 ;
  3. Auguste André Marie Jamin du Fresnay, né à Joinville le Pont le 24 octobre 1815, marié à Marie Marguerite Corbin de Saint Marc, décédé en 1870, fut lieutenant-colonel au 4éme régiment de hussards en 1866.

Le nom du général Jamin est inscrit sur l’Arc de Triomphe – pilier nord – 9ème colonne (A. Jamin) et figure en lettres d’or sur les tables de bronze du musée de Versailles.

Il existe un autre général Jean-Baptiste Jamin, général de division d’infanterie (1772-1848), avec lequel il ne doit pas être confondu

Il n’existe pas, à notre connaissance, de portrait connu du général. L’erreur communément commise est de lui attribuer un portrait du général de division Jamin (J.B Jamin sur la même 9ème colonne du pilier nord de l’Arc de Triomphe).

Le musée Wellington à Waterloo conserve dans ses collections une huile sur toile, représentant la charge des grenadiers à cheval où figure le général Jamin  Charge des grenadiers à cheval.

Remerciements

Cette notice biographique a été rédigée par M. Dominique Bouyer, et mise en ligne avec son aimable autorisation.