Date et lieu
- 22 (ou 21) avril 1796 aux environs de la ville de Mondovì, en Piémont (actuellement dans la province de Coni, Italie).
Forces en présence
- Armée française (plus de 20 000 hommes) sous le commandement du général Napoléon Bonaparte.
- Troupes du royaume de Sardaigne (de 10 à 12 000 hommes), sous les ordres du général Michelangelo Alessandro Colli-Marchi.
Pertes
- Armée française : autour de 600 morts ou blessés.
- Troupes du royaume de Sardaigne : environ 1 800 hommes, dont 1 300 prisonniers, 8 canons, 21 drapeaux.
Panoramique aérien du champ de bataille de Mondovì
La bataille de Mondovì met fin à la toute première phase de la campagne d’Italie, celle qui se termine avec l’armistice de Cherasco. En signant cet accord, le royaume de Sardaigne reconnaît sa défaite et se retire de la première coalition, laissant son ex-allié autrichien seul face à Napoléon Bonaparte.
Les sources diffèrent souvent d’un ou deux jours dans les dates qu’elles indiquent pour cette bataille et les événements qui l’entourent. Nous avons privilégié la chronologie adoptée par le fameux théoricien militaire prussien Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz
Situation générale
À la faveur des victoires de Montenotte, Millesimo, Cosseria et Dego, l’armée française a réussi à s’installer entre les forces autrichiennes et sardes. Elle se tourne ensuite vers ces dernières, plus faibles, dans le but de les détruire au plus vite. L’objectif est d’y parvenir avant que les Autrichiens n’aient le temps de venir à la rescousse de leurs alliés.
Les Sardes sont sous le commandement du général autrichien Michelangelo Alessandro Colli-Marchi
Le 16 avril 1796, Colli et les siens ont été délogés de leur camp retranché de Ceva
Sur cette très solide position, les Sardes ont obtenu le 20 (ou le 19), deux jours avant la bataille de Mondovì, un de leurs rares succès de cette campagne. Bien installés sur la berge gauche de la Corsaglia
De son côté, l’armée française est à la fois quelque peu découragée par son récent échec et épuisée par les marches incessantes. Pourtant, lors d’un conseil de guerre tenu par les généraux divisionnaires à Lesegno
Positions
Le commandement français a pris les dispositions d’attaque suivantes :
- Jean Mathieu Philibert Sérurier affrontera la droite sarde, au sud, avec les trois brigades Jean Joseph Guieu, Pascal Antoine Fiorella
Pascal-Antoine Fiorella et Elzéar Auguste Cousin de DommartinElzéar Auguste Cousin de Dommartin ; - une division Jean-Baptiste Meynier, créée pour l’occasion avec les brigades Sextius Alexandre François Miollis et Louis Pelletier, percera le centre ennemi, à San Michele
San Michele . La division de cavalerie Henri Christian Michel de Stengel, qui a reçu l’ordre de presser sa marche pour rejoindre l’armée, lui apportera son soutien ; - André Masséna, qui n’a pu passer le Tanaro
Le Tanaro, vue 1 à Castellino [Castellino-Tanaro]Castellino-Tanaro l’avant-veille et a dû rebrousser chemin jusqu’à CevaCeva, vue 1 , en revient maintenant par Lesegno. Renforcé de la brigade de Barthélemy JoubertBarthélemy Catherine Joubert , il y attaquera l’aile gauche ennemie, au nord du champ de bataille ; - Charles Augereau, à Castellino
Castellino Tanaro, vue générale menacera les communications des Sardes au nord-est.
Le 22 (ou le 21) avril 1796, le général Colli, de son côté, occupe toujours la position très robuste qui lui a permis de mettre en échec les Français l’avant-veille.
- La gauche de l'armée sarde, sous les ordres du général Vitali, surveille Lesegno, en se tenant à l’abri derrière la Corsaglia. Située près du confluent
Près du confluent de la Corsaglia et du Tanaro de cette rivière et du Tanaro, la position sarde paraît ici à peu près invulnérable : le pont qui traverse le TanaroLe Tanaro, vue 2 non loin de là est détruit et les berges de la Corsaglia sont extrêmement escarpéesGorges du Corsaglia Les gorges de la rivière Corsaglia dans ces parages ; - Le centre se tient à San Michele
Le village de San Michele , commandé par le général Jean-Gaspard Dichat de Toisinge ; - La droite s’appuie sur Madonna de Vico [Santuario di Vicoforte]
Santuario di Vicoforte , conduite par le général Heinrich von BellegardeHeinrich von Bellegarde ; - La réserve occupe la Bicocca
Vue de la Bicocca à San Michele Mondovì [44.38771, 7.91663], hauteur couronnée d’une redoute (bâtiment de fortification fermé, ne présentant pas d’angles rentrants) qui surplombe San Michele MondovìLa Corsaglia et San Michele au nord-est :
Deux ponts utilisables restent ouverts sur la Corsaglia, à San Michele
Colli se sait en infériorité numérique. Bien qu’il ne puisse en évaluer les proportions, il décide de faire reculer ses troupes de plusieurs kilomètres vers l'ouest. Une retraite ordonnée lui semble plus avantageuse qu’un nouvel engagement. Le mouvement commence durant la nuit qui précède la bataille. Les Sardes jugent la position vers laquelle ils se replient aussi forte que la précédente. Elle est centrée sur le Brichetto [ou Bricchetto] [44.38107, 7.84740], une élévation
Les combats
Lorsque les Français portent leur attaque, vers huit heures du matin, sur les lieux mêmes qui ont vu leur échec deux jours plus tôt, ils découvrent avec soulagement que la position est abandonnée. Sans perdre un instant, Bonaparte ordonne la poursuite de l’ennemi. La division Sérurier est la première à s’élancer, vers Vico, suivie de la cavalerie et de l’artillerie. Masséna, lui, s’arrête à San Michele
Napoléon s’installe au Bric della Guardia
Par malheur pour les siens, Colli n’a pas ordonné la retraite assez tôt. Les Français surprennent les Sardes avant que ceux-ci n’aient atteint leur nouvelle position et n’y aient pris toutes leurs dispositions.
Au centre, Sérurier arrive au contact de l’ennemi un peu avant Vico [Vicoforte]. Colli lui oppose précipitamment quelques bataillons qui se débandent trop vite pour freiner les assaillants. Les Sardes se voient repoussés sur le village
Colli se replie comme il peut sur Mondovì
Les Sardes reculent jusqu’à Fossano, au nord-nord-ouest en direction de Turin [Torino]. Ils ont perdu 1 000 hommes et huit canons. Seul succès de la journée pour eux, ils parviennent à repousser une charge hasardeuse de la cavalerie française sur la rive gauche de l’Ellero
Conséquences
La séparation des deux tronçons des armées austro-sardes, que Bonaparte avait commencée à Montenotte, Millesimo, Cosseria et Dego quelques jours plus tôt, est désormais acquise. Dès le 23 avril 1796, Colli propose un armistice que Napoléon repousse afin de consolider son avantage. Il sera finalement signé le 28 à Cherasco
Carte de la bataille de Mondovì
Tableau - « Première vue de la bataille de Mondovì et de la position de Brichetto le 21 avril 1796 ». Peint par Giuseppe Pietro Bagetti.
Durant les opérations, le Quartier Général de Napoléon Bonaparte fut successivement :
- au château de Lesegno
- à Carrù
Le général Stengel fut inhumé dans l'église de San Giovanni in Lupazzanio
Panoramique du champ de bataille de Mondovì
Les opérations de la Campagne d'Italie de 1776-77
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