N & E
Napoléon & Empire

Pierre Wattier (ou Wathier)

Comte de Saint-Alphonse

Prononciation :

Blason de Pierre Wattier (ou Wathier) (1770-1846)

Pierre Wattier (nom parfois orthographié Wathiez) naît le 4 septembre 1770 à Laon, dans la province d'Île de France (aujourd'hui dans le département de l'Aisne). Il est le fils de Jean-Pierre Wattier et Marie-Anne de Vismes.

Sa carrière militaire commence en 1792, en tant que sous-lieutenant dans un escadron franc de chasseurs à cheval. Il monte rapidement en grade et termine l’année 1793 comme chef d’escadron.

Il devient chef de brigade (colonel) du 4e régiment de dragons en 1800 et se met en évidence lors du combat de Nuremberg, le 18 décembre de cette année.

En août 1804, tout en conservant le commandement de son régiment, il est nommé écuyer cavalcadour de l’Empereur Napoléon 1er. À ce titre, il prend soin des chevaux habituellement utilisés par le souverain.

Durant la préparation de la campagne d’Allemagne, son régiment est incorporé à la 2e division de dragons du général Frédéric Henri Walther (août 1805). Au cours des hostilités, il capture le pont du Lech près de Wertingen (8 octobre) avant d’être fait prisonnier lors de la bataille de Dürrenstein le 11 novembre. La nouvelle de sa mort ayant circulé à l’issue du combat, l’annonce de sa survie est l’une des premières informations délivrées par le 24e bulletin de la Grande Armée, ce qui montre l’estime dans laquelle l’Empereur tient Wathier. Il la lui manifeste derechef dès le 24 décembre en le nommant général de brigade peu après sa libération dans le cadre d’un échange.

Après avoir dirigé les dépôts de dragons de Versailles et de Saint-Germain en 1806, il prend, en juillet, le commandement de la 2e brigade de cavalerie légère appartenant au 1er corps de la Grande Armée. Il effectue la campagne de Prusse à sa tête, participant aux combats de Saalburg (8 octobre), Schleiz (9 octobre) et Criwitz (3 novembre). La charge qu’il mène lors de la bataille de Schleiz lui vaut d’être cité avec éloge dans un bulletin pour la seconde fois. En décembre 1806, il commande brièvement la 3e brigade de cavalerie légère, qui vient d’être créée, avant de retrouver la direction de la 2e brigade dans la division d’Antoine Charles Louis de Lasalle, avec laquelle il se bat à Friedland.

Il commande ensuite des brigades de cavalerie légère puis de hussards sous le maréchal Louis Nicolas Davout puis le général Emmanuel de Grouchy avant de suivre le maréchal Bon Adrien Jannot de Moncey en Espagne en 1808. Le 25 octobre, il remporte la bataille de Lérin et est nommé Comte de l’Empire quinze jours plus tard. Il prend ensuite part aux batailles de Tudela (23 novembre), Bubierca (29 novembre), au siège de Saragosse en décembre, où il dirige la cavalerie du 3e corps.

En 1809, il prend la ville d’Alcaniz (26 janvier) puis joue un rôle de premier plan lors de la bataille de Belchite (18 juin). Provisoirement appelé à l’armée d’Allemagne pour les derniers mois de l’année, il devient comte de Saint-Alphonse en novembre mais retrouve l’Espagne dès 1810.

Le 31 juillet 1811, il est promu général de division.

En 1812, il quitte l’Espagne puis participe à la campagne de Russie. Sous les ordres du général Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt, il est de ceux dont la charge enlève la grande redoute lors de la bataille de la Moskova (Borodino).

L’année suivante, il commande la 2e division de cuirassiers à l’armée d’Allemagne puis la cavalerie du 13e corps de Davout à Hambourg.

À son retour en France, en mai 1814, il est à la fois mis en non-activité et nommé chevalier de Saint-Louis par le nouveau régime.

Pendant les Cent-Jours, il commande la 3e division de cavalerie du 2e corps puis, dans l’armée de Belgique, la 13e division de cavalerie (cuirassiers) du corps de Jean-Baptiste Milhaud, à la tête de laquelle il se bat à Waterloo.

Wathiez est à nouveau mis en non-activité en août 1815 puis reprend le cours de sa carrière jusqu’en 1836, occupant à plusieurs reprises des postes d’inspecteur général de la cavalerie et de la gendarmerie.

Pierre Wattier meurt à Paris le 3 février 1846 d’une attaque d’apoplexie.

"Pierre Wattiez, comte de Saint-Alphonse". Gravure du XIXème siècle.

"Pierre Wattiez, comte de Saint-Alphonse". Gravure du XIXème siècle.

Le nom de Pierre Wathier est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile (pilier est, 12e colonne).