N & E
Napoléon & Empire

Pierre de Bagration (1765-1812)

Prince

Blason de Pierre de Bagration (1765-1812)

Le prince Piotr Ivanovitch Bagration (Пётр Иванович Багратион) naît en 1765 à Kizliar, au Daghestan (ou en Géorgie selon d'autres sources), dans une famille illustre ‒ les Bagratides ‒ ayant longtemps régné sur la Géorgie.

Il débute sa carrière militaire dans l'armée russe dès 1782 comme simple sergent, participe au siège d'Ochakov en 1788 puis se bat en 1792 et 1794 sous les ordres du général Alexandre Vassilievitch Souvorov en Pologne, où il gagne ses galons de colonel. En 1799 il combat en Suisse et en Italie, toujours sous Souvorov qui le considère comme son « bras droit », s'emparant de Brescia, battant Jean Mathieu Philibert Sérurier le 26 avril à Lecco, faisant reculer Jean Victor Marie Moreau le lendemain à Cassano, puis commandant victorieusement l'avant-garde des forces austro-russes à la Trebbia (17-19 juin 1799) contre les troupes d'Etienne Macdonald.

Il partage la disgrâce de Souvorov sous Paul Ier, mais est rappelé en 1805 par Alexandre Ier, et commande un corps d'armée en Moravie sous les ordres de Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov. Encerclé avec 7 300 hommes à Hollabrunn le 16 novembre 1805 par Joachim Murat et Jean-de-Dieu Soult à la tête de plus de 20 000 hommes, Bagration refuse de se rendre et réussit à passer, au prix de lourdes pertes.

Désormais lieutenant-général, il se bat le 2 décembre 1805 à Austerlitz, puis en 1807 à Eylau, à Heilsberg et à Friedland. En juin 1807 il prend part aux pourparlers avec Murat qui amènent à la signature du traité de Tilsitt.

Les quatre années de paix entre la Russie et la France le voient combattre contre les Suédois en Finlande, puis les Ottomans à Rassowa et Tataritza.

En 1812, Napoléon 1er prend l'initiative d'envahir la Russie. Bagration, à la tête de l'aile gauche de l'armée du tsar, est vaincu à Mohilev le 23 juillet, mais réussit à éviter l'encerclement et rejoint avec ses troupes celles de Mikhaïl Barclay de Tolly à Smolensk. Il combat ensuite à Volontina, enfin à Borodino le 7 septembre lors de la bataille de la Moskowa ; il y subit l'essentiel de l'attaque française et résiste vaillamment avant d'être grièvement blessé en milieu de journée. Transporté à Moscou puis évacué à Sima quand les Français investissent la capitale, il meurt le 24 septembre (12 septembre selon le calendrier julien).

"Le prince Pierre de Bagration", par George Dawe (St James's, Westminster 1781 - Kentish Town 1829).

"Le prince Pierre de Bagration", par George Dawe (St James's, Westminster 1781 - Kentish Town 1829).

Un monument en la mémoire du prince Pierre de Bagration a été érigé sous Nicolas Ier sur le champ de bataille de Borodino, et les cendres du général y furent transférées ; la tombe de Bagration fut endommagée lors de la seconde guerre mondiale, et a dû être restaurée.

En l'honneur du prince, Joseph Vissarionovich Staline ‒ géorgien comme lui ‒ nomma "opération Bagration" la contre-offensive soviétique de 22 juin 1944 qui repoussa les forces allemandes hors de Biélorussie. Après la guerre, les Soviétiques annexèrent le nord de la Prusse orientale et la ville de Preußisch Eylau (lieu de la bataille de 1807) est depuis lors nommée Bagrationovsk.

Sauf mention particulière, toutes les dates sur cette page sont dans le calendrier grégorien (alors en avance de douze jours sur le calendrier julien en usage en Russie à cette époque).

Autres portraits

Pierre de Bagration (1765-1812)
 Agrandir
"Le prince Pierre de Bagration". Ecole russe du XIXème siècle.
Pierre de Bagration (1765-1812)
 Agrandir
"Le prince Pierre de Bagration". Gravure de Salvator Cardelli (?-?).