N & E
Napoléon & Empire

Jean-Baptiste Broussier

Comte de l’Empire

Prononciation :

Blason de Jean-Baptiste Broussier (1766-1814)

Jean-Baptiste Broussier voit le jour le 10 mars 1766 à Ville-sur-Saulx, dans la province de Lorraine (aujourd'hui dans le département de la Meuse). Il est le fils de Nicolas François Broussier, gendarme de la maison du roi, et de Catherine Fortin.

Ses parents ayant choisi pour lui une carrière ecclésiastique, il effectue ses études supérieures au séminaire de Toul après des études secondaires au collège de Bar-le-Duc.

En 1791, il s’engage dans un bataillon de volontaires de la Meurthe, qui l’élit capitaine en septembre.

Les premières années de sa carrière se déroulent sur les fronts du nord et de l’est de la France où il récolte plusieurs blessures graves.

L’armée d’Italie l’accueille en 1797 en tant que chef de bataillon. Il ne tarde pas à être promu chef de brigade (colonel) après s’être distingué à La Spezia et lors de la prise du fort de La Chiusa, près de Tarvis [Tarvisio], dans lequel il est parmi les premiers à entrer.

Broussier intègre l’état-major de la division de Guillaume Philibert Duhesme à l’armée de Rome en 1798 puis passe à l’armée de Naples. En janvier 1799, il se rend maître du duché de Bénévent [Benevento] en anéantissant une milice composée de 12 000 paysans. Le général en chef de l’armée de Naples, Jean-Étienne Championnet, le nomme moins d’une semaine plus tard général de brigade. À ce poste, il participe à la prise de Naples [Napoli], disperse l’armée du cardinal Fabrizio Dionigi Ruffo, soumet les Pouilles [Puglia] et prend les villes de Trani et d’Andria.

Peu après, il est destitué et traduit pour concussion devant un conseil de guerre, en compagnie de ses chefs Championnet et Duhesme. Tout comme eux, il échappe à toute sanction et retrouve son grade à la faveur du coup d’État du 18 juin 1799 (30 prairial an VII) qui redonne le pouvoir aux néo-jacobins et consacre l’influence des généraux sur le régime.

L’année suivante, le général Broussier participe à la seconde campagne d’Italie, contribuant à la prise du fort de Bard (1er juin 1800) et à celle de Crémone [Cremona] (13 juin). Il reste dans le pays jusqu’en 1803 en tant que gouverneur de Milan [Milano] puis de Parme [Parma] et Plaisance [Piacenza].

De retour en France, Broussier devient général de division en février 1805 avant de commander la garnison de Paris en septembre.

Après avoir dirigé l’état-major de l’armée du Nord puis la division de l’armée de réserve sous le maréchal François Joseph Lefebvre, il repasse les Alpes en 1806 pour commander la 2e division du 2e corps de l’armée d’Italie.

En 1809, il commande la 1re division de l’armée d’Italie sous le maréchal Étienne Macdonald. Il combat à Sacile (16 avril 1809), sur le Piave (8 mai 1809), Tarvis (18 mai), et prend Laibach [Ljubljana] (22 mai) et Gratz [Graz] (26 juin). Les 24 et 27 juin, il bat l’armée du maréchal Ignácz Giulay avant de prendre une part notable à la victoire française lors de la bataille de Wagram. Le 15 octobre suivant, il est nommé comte de l’Empire.

Jusqu’en 1812, il exerce divers commandements en Italie, parmi lesquelles celui de gouverneur de la région militaire de Brescia. Il accompagne ensuite Eugène de Beauharnais, vice-roi d’Italie, lors de la campagne de Russie. Sa division, la 14e d’infanterie du 4e corps, contribue aux succès d’Ostrovno [Астроўна] (25 et 26 juillet 1812), de la Moskova [Москва] (7 septembre), puis, au début de la retraite, de Maloyaroslavets [Малоярославец] (24 octobre). Lors de la seconde bataille de Krasnoï [Кра́сный], en novembre, elle se sacrifie pour sauver le reste du corps d’Eugène. Les débris de la division (400 hommes sur les 3000 partis de Smolensk quatre jours plus tôt), déjà résignés à la mort ou à la captivité, sont soustraits à ce sort funeste par l’arrivée des troupes du maréchal Louis Nicolas Davout.

L'année suivante, à la fin de la campagne de Saxe, Broussier est nommé au commandement de la 3e division du corps d’observation de Mayence [Mainz] puis à celui du fort de Kehl et de la ville de Strasbourg. Il s’y enferme et la défend jusqu’à la paix (printemps 1814).

Chevalier de Saint-Louis depuis juin 1814, Jean-Baptiste Broussier est victime le 13 décembre suivant, à Bar-le-Duc, d’une attaque d’apoplexie qui l’emporte brutalement alors qu’il vient de prendre la direction de la division militaire de la Meuse. Il est enterré dans la ville.

"Jean-Baptiste Broussier". Gravure du XIXe siècle.

"Jean-Baptiste Broussier". Gravure du XIXe siècle.

Le nom de Jean-Baptiste Broussier est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile (pilier nord, 7e colonne).