N & E
Napoléon & Empire

Bataille de Wagram

Date et lieu

  • 5 et 6 juillet 1809 à Wagram et au nord de l'île de Lobau, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Vienne, en Autriche.

Forces en présence

  • Armée française (environ 190 000 hommes et 488 canons) sous le commandement de l'Empereur Napoléon 1er. 
  • Armée autrichienne (environ 140 000 hommes et 450 canons) sous les ordres de l'archiduc Charles Louis d'Autriche, duc de Teschen. 

Pertes

  • Armée française : autour de 37 000 hommes (5000 morts, 28 000 blessés, 3000 à 4000 prisonniers), dont le général Lassalle. 
  • Armée autrichienne : sans doute plus de 40 000 hommes, dont plusieurs généraux, 10 drapeaux, 40 canons. 

La bataille de Wagram est un tournant dans l'histoire napoléonienne. Elle est, lorsqu'elle se termine, la plus sanglante jamais livrée. A son exemple, les combats vont désormais se faire de plus en plus brutaux et coûteux en hommes, les victoires se décider davantage par la force brute et les duels d'artillerie que par des manoeuvres sophistiqués.

Le terrain

Le champ de bataille se situe au nord-est de Vienne [Wien], dans la plaine de Marchfeld , sur la rive gauche du Danube [Donau], à 10 kilomètres environ de la capitale autrichienne.

Il est limité à l'ouest par les hauteurs  de Gerasdorf , au nord par un ruisseau, le Russbach , dont le lit forme un creux de un à deux mètres de profondeur  et dont la rive nord, après une étroite terrasse, se poursuit par un escarpement de quelques mètres de hauteur.

L'archiduc Charles y positionne les troupes de son aile gauche ; celles de sa droite s'étendent entre le village de Wagram [Deutsch-Wagram]  et le Danube . Son dispositif forme donc un angle rentrant qui s'articule autour de Wagram, où se trouve son quartier général . Son parc à munitions est à quelques kilomètres au nord, à Gross Engersdorf .

Les combats

5 juillet

Napoléon Ier, qui prépare depuis l'échec d'Essling un nouveau passage sur la rive gauche du Danube , y procède le 4 juillet 1809, à la faveur d'un orage violent. Ce soir là, vers vingt-et-une heures, la Grande Armée commence à franchir le bras nord du fleuve sur trois ponts lancés depuis la côte est de l'île de Lobau   .

L'Archiduc Charles, qui attend l'ennemi autour d'Aspern  et d'Essling , au débouché des trois ponts du nord de l'île , voit ses prévisions déjouées. Les deux armées restent au contact toute la nuit.

Le lendemain, elles s'affrontent, observées à la lorgnette par l'empereur d'Autriche, qui a pour l'occasion quitté sa retraite de Wolkersdorf  pour venir s'installer sur une butte [Keltisches Hügelgrab Kalvarienberg] [48.35770, 16.52772] près de Pillichsdorf , au nord de Wagram :

QG de François Ier près de Pillischdorf
Le Quartier Général de François Ier près de Pillischdorf

Une fois les troupes françaises déployées, André Masséna, duc de Rivoli, commande à gauche devant Aspern et Essling (du fond d'une calèche qu'une blessure l'empêche de quitter), Louis-Nicolas Davout, duc d'Auerstaedt, à droite autour de Glinzendorf .

Tous deux ont une certaine liberté de manoeuvre car Napoléon, qui a installé son quartier général au centre, au nord de Raschdorf [Raasdorf] [48.26846, 16.55839], avec Jean-Baptiste Jules Bernadotte et le prince Eugène de Beauharnais (toujours chaperonné par Étienne Macdonald), n'est informé qu'avec retard de ce qui se passe sur ses ailes.

QG de Napoléon au nord de Raasdorf
Le Quartier Général de Napoléon au nord de Raasdorf

Le dispositif en équerre adopté par l'archiduc Charles, dans la plaine  et sur le plateau de Wagram, surprend Napoléon. Vers dix-huit ou dix-neuf heures, l'ensemble de ses forces ayant fini de traverser le fleuve, il tente d'en finir rapidement en lançant une attaque frontale sur Wagram.

Macdonald enfonce les lignes ennemies et Bernadotte pénètre dans le village mais l'archiduc Charles rassemble ses forces et parvient à repousser les assaillants. À Baumersdorf [de nos jours Parbarsdorf] , alors que Napoléon en personne assiste au combat, Oudinot échoue devant l'héroïque résistance des troupes du général-major Ignaz zu Hardegg .

De durs combats de rue  ont lieu dans le village d'Aderklaa . Quand le désordre gagne la ligne française, par suite d'une confusion entre les uniformes autrichiens et ceux des Saxons que commande Bernadotte, l'attaque est abandonnée. La journée se termine sans qu'aucun des deux belligérants n'ait pu faire la décision.

6 juillet

Durant la nuit, les deux adversaires revoient leur dispositif dans un sens opposé. Tandis que Napoléon rassemble son armée, l'archiduc Charles, persuadé que ses troupes établies sur le plateau de Wagram sont capables de résister à tous les assauts, les dégarnit pour porter ses forces sur les deux ailes.

Plateau de Wagram
Le plateau de Wagram

A l'aube, les Autrichiens passent à l'offensive. Le général Franz Seraph von Rosenberg-Orsini  tente de déborder Davout sur sa droite ; sur l'aute aile, les généraux Johann von Klenau  et Johann Karl von Kollowrath  longent le Danube pour tourner le duc de Rivoli (Masséna) et couper la ligne de retraite française ; au centre, un intense feu d'artillerie se concentre sur les Français qui entament un repli sur le village de Raschdorf.

A neuf heures du matin, la situation est la suivante :

  1. L'armée française forme un demi-cercle entre Aspern et Groshofen  mais la division de Jean Boudet , à l'extrême gauche du dispositif (côté sud du champ de bataille), est séparée du centre par un intervalle énorme qui la force à se replier vers Enzersdorf , mettant les Autrichiens à portée des ponts de bateaux français sur le Danube ;
  2. Au nord, les Autrichiens ont interrompu leur progression pour ne pas se couper du gros de leurs forces ;
  3. Au centre, toute la plaine de Wagram à Aspern est couverte d'artillerie et soumise à un feu intense.

Partout, les Autrichiens progressent rapidement ou maîtrisent la situation.

Napoléon lance alors son centre à l'assaut. Il fait marcher les troupes de Macdonald en colonnes d'attaque, soutenues par la Garde à cheval, les cuirassiers d'Etienne-Marie-Antoine-Champion de Nansouty  et une centaine de pièces d'artillerie. Celles-ci, sous le commandement de Jacques Alexandre Law de Lauriston, étouffent le feu des Autrichiens et arrêtent leur progression.

Les Français s'avancent mais le centre ennemi résiste. Immobilisées, les deux armées se portent mutuellement des coups très durs sans qu'aucune ne cède. Ce jour-là est mise en action la plus importante concentration d'artillerie jamais utilisée jusqu'alors.

Mais Napoléon dispose encore de réserves tandis que les Autrichiens ont jeté toutes leurs forces dans la bataille. A gauche (au sud), Masséna reçoit des renforts et reprend l'offensive ; à droite (au nord), Davout, à la tête des divisions de Charles Antoine Louis Alexis Morand , Louis Friant , Charles Étienne Gudin, Louis-Pierre Montbrun  et Emmanuel de Grouchy, monte à l'assaut des hauteurs qui dominent le village de Markgrafneusiedl.

La tour à Markgrafneusiedl
La tour de Markgrafneusiedl. Photo de Michèle Grau-Ghelardi

Malgré, là aussi, un intense bombardement d'artillerie et une résistance opiniâtre des Autrichiens, Davout prend pied sur le plateau de Wagram.

Vers midi, Napoléon, voyant les succès du duc d'Auerstaedt (Davout), ordonne aux corps des généraux Macdonald et Oudinot une grande attaque centrale. Le premier avance vers Süssenbrunn  à la tête d‘un immense carré de 8 000 hommes (1 kilomètre de côté !), le second traverse le Rüssbach , prend le village de Wagram, grimpe sur le plateau et se réunit aux troupes de Davout.

A quatorze heures, l'offensive française est générale, la gauche des Autrichiens entame sa retraite vers la route qui mène de Vienne à Znaïm [Znojmo] . Vers dix-huit heures, le reste de l'armée prend le même chemin. La victoire est acquise pour Napoléon.

La cavalerie française, harassée et dispersée, ne peut mener une poursuite en règle. Le mouvement rétrograde des Autrichiens se fait donc sans désordre, malgré les efforts de Jean Baptiste Bessières, interrompus lorsque le maréchal est blessé par un boulet et ceux du général Antoine Charles Louis de Lasalle, qui y perd la vie. La défaite autrichienne ne se transformera donc pas en déroute.

A dix-neuf heures, l'arrivé de l'armée commandée par l'archiduc Jean, que les Autrichiens ont espéré tout au long de la bataille, intervient trop tard pour influer sur le sort du combat. Tout est déjà consommé et il ne reste plus au général autrichien qu'à imiter son frère en faisant retraite à son tour.

Carte de la bataille de Wagram

Batailles napoléoniennes - Carte de la bataille de Wagram

Tableau - "Bataille de Wagram, le 6 juillet 1809". Peint en 1836 par Emile Jean Horace Vernet.

Batailles napoléoniennes - Tableau de la bataille de Wagram -

Témoignages

Mémoires de chirurgie militaire, et campagnes de Dominique-Jean Larrey. Par Dominique-Jean Larrey, 1812.

Le 4 au soir, les armées furent réunies dans la grande île de Lobau. Une flotille portant trois mille hommes de débarquement, commandée par le comte Baste, capitaine de vaisseau, était destinée à protéger le passage de l'armée sur le dernier bras du fleuve, et à enlever les postes avancés de l'ennemi retranché sur ses bords. Toutes ces opérations devaient être exécutées en même temps. Le signal est donné précisément à l'instant où un orage éclate avec la plus grande violence. Le bruit des fortes canonnades des deux armées est couvert par les éclats fréquens et terribles du tonnerre, accompagnés de grêle et de torrens de pluie. Dans les ténèbres épaisses et lugubres où nous sommes plongés, il n'est plus possible de se reconnaître qu'à la lumière électrique et instantanée des éclairs. Malgré ces obstacles redoutables, nos soldats abordent la rive opposée, s'emparent des batteries qui la défendent, se déploient rapidement dans la plaine : plusieurs ponts sont jetés à la fois, et toute l'armée effectue son passage en quelques heures.

L'ennemi, étonné de la célérité de ces opérations, s'éloigne précipitamment pour prendre une nouvelle position sur la ligne de Wagram, en avant de laquelle il s'engagea, dès le même soir, un combat qui devint général sans être décisif. Les deux armées restèrent en présence pendant le reste de la nuit. Au point du jour, nous fîmes une nouvelle attaque, à laquelle les ennemis opposèrent d'abord une forte résistance : mais bientôt leur aile gauche est enfoncée ; et, tandis que la droite, vivement serrée sur le Danube, résiste à peine à nos efforts, le centre, menacé par le corps de réserve composé de la garde impériale et royale, voit à chaque instant ses rangs éclaircis par le feu de l'artillerie légère de ce corps qui semble se multiplier pour se porter sur tous les points. Enfin, les lignes des Autrichiens sont enlevées, leurs divisions dispersées ou détruites par l'effet terrible de l'artillerie, et la victoire est complète.

Vingt-cinquième Bulletin de la Grande-armée.

Wolkersdorf, 8 juillet 1809.

[...] Vivement effrayé des progrès de l'armée française et des grands résultats qu'elle obtenait presque sans effort, l'ennemi fit marcher presque toutes ses troupes, et à six heures du soir, il occupa la position suivante : sa droite, de Stadelau à Gerardorf ; son centre, de Gerardorf à Wagram, et sa gauche, de Wagram à Neusiedel. L'armée française avait sa gauche à Gros-Aspern, son centre à Raschdorf, et sa droite à Gluzendorf. Dans cette position, la journée paraissait presque finie, et il fallait s'attendre à avoir le lendemain une grande bataille ; mais on l'évitait et on coupait la position de l'ennemi en l'empêchant de concevoir aucun système, si dans la nuit on s'emparait du village de Wagram. Alors sa ligne, déjà immense, prise à la hâte et par les chances du combat, laissait errer les différens corps de l'armée sans ordre et sans direction, et on en aurait eu bon marché sans engagement sérieux. L'attaque de Wagram eut lieu, nos troupes emportèrent ce village ; mais une colonne de Saxons et une colonne de Français se prirent dans l'obscurité pour des troupes ennemies, et cette opération fut manquée.

On se prépara alors à la bataille de Wagram. Il paraît que les dispositions du général français et du général autrichien furent inverses. L'Empereur passa toute la nuit à rassembler ses forces sur son centre, où il était de sa personne, à une portée de canon de Wagram. A cet effet, le duc de Rivoli se porta sur la gauche d'Aderklaa, en laissant sur Aspern une seule division, qui eut ordre de se replier en cas d'événement sur l'île Lobau. Le duc d'Auerstaedt recevait l'ordre de dépasser le village de Grosshofen pour s'approcher du centre. Le général autrichien, au contraire, affaiblissait son centre pour garnir et augmenter ses extrémités, auxquelles il donnait une nouvelle étendue.

Le 6, à la pointe du jour, le prince de Ponte-Corvo occupa la gauche, ayant en seconde ligne le duc de Rivoli. Le Vice-Roi le liait au centre, où le corps du comte Oudinot, celui du duc de Raguse, ceux de la garde impériale et les divisions de cuirassiers formaient sept ou huit lignes.

Le duc d'Auerstaedt marcha de la droite pour arriver au centre. L'ennemi, au contraire, mettait le corps de Bellegarde en marche sur Stadelau. Les corps de Kollowrat, de Liechtenstein et de Hiller liaient cette droite à la position de Wagram, où était le prince de Hohenzollern, et à l'extrémité de la gauche à Neusiedel, où débouchait le corps de Rosenberg pour déborder également le duc d'Auerstaedt. Le corps de Rosenberg et celui du duc d'Auerstaedt, faisant un mouvement inverse, se rencontrèrent aux premiers rayons du soleil et donnèrent le signal de la bataille.

L'Empereur se porta aussitôt sur ce point, fit renforcer le duc d'Auerstaedt par la division de cuirassiers du duc de Padoue, et fit prendre le corps de Rosenberg en flanc par une batterie de douze pièces de la division du général comte de Nansouty. En moins de trois quarts d'heure, le beau corps du duc d'Auerstaedt eut fait raison du corps de Rosenberg, le culbuta et le rejeta au delà de Neusiedel, après lui avoir fait beaucoup de mal.

Pendant ce temps, la canonnade s'engageait sur toute la ligne, et les dispositions de l'ennemi se développaient de moment en moment. Toute sa gauche se garnissait d'artillerie. On eût dit que le général autrichien ne se battait pas pour la victoire, mais qu'il n'avait en vue que le moyen d'en profiter. Cette disposition de l'ennemi paraissait si insensée que l'on craignait quelque piège, et que l'Empereur différa quelque temps avant d'ordonner les faciles dispositions qu'il avait à faire pour annuler celles de l'ennemi et les lui rendre funestes. Il ordonna au duc de Rivoli de faire une attaque sur le village qu'occupait l'ennemi, et qui pressait un peu l'extrémité du centre de l'armée. Il ordonna au duc d'Auerstaedt de tourner la position de Neusiedel et de pousser de là sur Wagram, et il fit tourner en colonnes le duc de Raguse et le général Macdonald pour enlever Wagram au moment où déboucherait le duc d'Auerstaedt.

Sur ces entrefaites, on vint prévenir que l'ennemi attaquait avec fureur le village qu'avait enlevé le duc de Rivoli, que notre gauche était débordée de 3.000 toises, qu'une vive canonnade se faisait déjà entendre à Aspern, et que l'intervalle d'Aspern à Wagram paraissait couvert d'une immense ligne d'artillerie. Il n'y eut plus à douter. L'ennemi commettait une énorme faute ; il ne s'agissait que d'en profiter. L'Empereur ordonna sur-le-champ au général Macdonald de disposer les divisions Broussier et Lamarque en colonnes d'attaque. Il les fit soutenir par la division du général Nansouty, par la garde à cheval et par une batterie de 60 pièces de la garde et de 40 pièces des différents corps. Le général comte de Lauriston, à la tête de cette batterie de 100 pièces d'artillerie, marcha au trot à l'ennemi, s'avança sans tirer jusqu'à la demi-portée du canon, et là commença un feu prodigieux qui éteignit celui de l'ennemi et porta la mort dans ses rangs. Le général Macdonald marcha alors au pas de charge. Le général de division Reille, avec la brigade de fusiliers et de tirailleurs de la garde, soutenait le général Macdonald. La garde avait fait un changement de front pour rendre cette attaque infaillible. Dans un clin d'oeil, le centre de l'ennemi perdit une lieue de terrain, sa droite épouvantée sentit le danger de la position où elle s'était placée, et rétrograda en grande hâte. Le duc de Rivoli l'attaqua alors en tête. Pendant que la déroute du centre portait la consternation et forçait les mouvements de la droite de l'ennemi, sa gauche était attaquée et débordée par le duc d'Auerstaedt, qui avait enlevé Neusiedel et qui, étant monté sur le plateau, marchait sur Wagram. La division Broussier et la division Gudin se sont couvertes de gloire.

Il n'était alors que dix heures du matin, et les hommes les moins clairvoyants voyaient que la journée était décidée et que la victoire était à nous.

A midi, le comte Oudinot marcha sur Wagram pour aider à l'attaque du duc d'Auerstaedt. Il y réussit et enleva cette importante position. Dès dix heures, l'ennemi ne se battait plus que pour sa retraite ; dès midi, elle était prononcée et se faisait en désordre ; et, beaucoup avant la nuit, l'ennemi était hors de vue. Notre gauche était placée à Iedlersee et Ebersdorf, notre centre sur Obersdorf, et la cavalerie de notre droite avait des postes jusqu'à Schoenkirchen.

Le 7, à la pointe du jour, l'armée était en mouvement et marchait sur Kornenbourg et Wolkersdorf, et avait des postes sur Nicolsbourg. L'ennemi, coupé de la Hongrie et de la Moravie, se trouvait acculé du côté de la Bohême.

Tel est le récit de la bataille de Wagram, bataille décisive et à jamais célèbre, où 3 à 400.000 hommes, douze à quinze cents pièces de canon, se battaient pour de grands intérêts sur un champ de bataille étudié, médité, fortifié par l'ennemi depuis plusieurs mois. Dix drapeaux, quarante pièces de canon, 20.000 prisonniers, dont 3 ou 400 officiers et bon nombre de généraux, de colonels et de majors, sont les trophées de cette victoire. Les champs de bataille sont couverts de morts, parmi lesquels on trouve les corps de plusieurs généraux, et entre autres d'un nommé Normann, Français, traître à sa patrie, qui avait prostitué ses talens contre elle.

Tous les blessés de l'ennemi sont tombés en notre pouvoir. Ceux qu'il avait évacués au commencement de l'action, ont été trouvés dans les villages environnans. On peut calculer que le résultat de cette bataille sera de réduire l'armée autrichienne à moins de soixante mille hommes.

Notre perte a été considérable : on l'évalue à quinze cents hommes tués et à trois ou quatre mille blessés. Le duc d'Istrie, au moment où il disposait l'attaque de la cavalerie, a eu son cheval emporté d'un coup de canon ; le boulet est tombé sur sa selle, et lui a fait une légère contusion à la cuisse.

Le général de division Lasalle a été tué d'une balle. C'était un officier du plus grand mérite et l'un de nos meilleurs généraux de cavalerie légère.

Le général bavarois de Wrede, et les généraux Seras, Grenier, Vignolle, Sahuc, Frère et Defrance ont été blessés.

Le colonel prince Aldobrandini a été frappé au bras par une balle. Les majors de la garde Daumesnil et Corbineau et le colonel Sainte-Croix, ont aussi été blessés. L'adjudant-commandant Duprat a été tué. Le colonel du neuvième d'infanterie de ligne est resté sur le champ de bataille. Ce régiment s'est couvert de gloire. [...]

Crédit photos

  Photos par Lionel A. Bouchon.
  Photos par Marie-Albe Grau.
  Photos par Floriane Grau.
  Photos par Michèle Grau-Ghelardi.
  Photos par Didier Grau.
  Photos par des personnes extérieures à l'association Napoléon & Empire.