Comte de l’Empire

César Charles Étienne Gudin de la Sablonnière, le plus fréquemment appelé Charles Étienne Gudin, voit le jour à Montargis, dans l’Orléanais
À son retour, le 5 juillet 1792, Gudin rejoint l’armée du Rhin à Strasbourg. Son oncle, général de division, l’emploie comme aide de camp à partir de mai 1793. La carrière de Gudin le fait ensuite passer par l’armée du Nord puis celle des Ardennes où il est nommé adjudant général chef de bataillon provisoire le 26 décembre 1793. Il retourne un peu plus tard à l’armée du Nord avant de rejoindre celle de Rhin-et-Moselle comme adjudant général chef de brigade le 13 juin 1795. Le 14 juillet 1796, il s’empare de la ville de Wolfach, en Forêt-Noire. Le général Laurent de Gouvion Saint-Cyr le prend ensuite comme chef d’état-major, poste qu’il délaisse provisoirement en novembre pour remplir les mêmes fonctions au sein cette fois de la garnison de Kehl, ville allemande proche de Strasbourg. Après avoir encore émargé à l’armée d’Angleterre puis à celle de Mayence
Il sert ensuite en Bavière : au passage du Lech, à Hochstaedt, à Neubourg
À cette date, Gudin devient le chef de la dixième division militaire, à Toulouse. Cependant, un an plus tard à peine, l’Empereur Napoléon Ier lui attribue un poste plus actif. Le 23 août 1804, Gudin prend la tête de la 3e division d’infanterie au camp de Bruges, sous les ordres du maréchal Louis-Nicolas Davout. Les mois qui suivent sont tout entiers consacrés à un entraînement intensif des troupes à base d’exercices de tir et de manoeuvres ininterrompus.
Le 29 août 1805 naît la Grande Armée. Le 30, les hommes de Davout en deviennent le 3e corps et se mettent en route pour VienneGudin s’en console le 14 octobre 1806 lors de la bataille d'Auerstaedt, où sa division est la première au contact de l’ennemi et le contient à elle seule pendant plus d’une heure et demie, malgré une infériorité numérique accablante et les efforts, qu’on imagine frénétiques, de la cavalerie de Gebhard Leberecht von Blücher. L’arrivée de ses collègues Louis Friant (1re division) puis Charles Antoine Morand (2e division) donne une victoire éclatante au 3e corps. Leur trio, que Napoléon surnomme « le brelan », est considéré comme l’un des plus grands atouts du corps et de l’armée tout entière. Des trois, c’est cependant Gudin qui a joué le rôle principal pendant la bataille d’Auerstaedt. Sa division enregistre d’ailleurs un total de pertes effrayant : plus de 3 500 hommes. Juste récompense, Gudin et ses soldats ouvrent la marche du 3e corps lorsque celui-ci entre dans Berlin à la tête de l’armée française.
La campagne se poursuivant en Pologne, Gudin s’empare de la ville de CustrinCes éminents services lui valent tout naturellement le titre de comte de l’Empire dès juin 1808. Il est également nommé gouverneur du château de Fontainebleau en 1809, avant de reprendre le chemin de l’Autriche pour la campagne de 1809.
Au cours de cette campagne, Gudin joue un rôle dans tous les engagements importants ou presque : le 20 avril 1809 à Abensberg, où il se trouve provisoirement sous les ordres du maréchal Jean Lannes ; le 22 avril à Eckmühl, où « le brelan » fait encore merveille au point que son chef portera bientôt le nom de cette bataille ; le lendemain à la prise de RatisbonneDurant la campagne de Russie de 1812, le corps d’armée de Davout a changé de numéro — il est devenu le 1er corps — mais Gudin, lui, reste le commandant de sa 3e division, sauf lors des premières semaines où les divisions Morand, Friant et Gudin sont placées sous les ordres directs de l’Empereur. Après avoir contribué efficacement à la prise de Smolensk vous allez voir comment ma division sait enlever une position qu’elle a mission d’attaquer
. Alors qu’il est sur le point de réussir à déloger l’ennemi, un boulet lui arrache la cuisse gauche et le mollet droit. Transporté à Smolensk, Gudin y meurt des suites de ses blessures trois jours plus tard (seulement deux, selon certaines sources), après avoir reçu la visite de Napoléon.
"Le général Charles Étienne Gudin de la Sablonnière" par Georges Rouget (Paris 1783 - Paris 1869).

Gudin était un général offensif, souvent placé à l’avant-garde du corps de Davout. Mais il se montrait également attentif à la vie de ses hommes, qu’il savait ménager. Strict sur la discipline, tout comme son chef, il exigeait de ses troupes une connaissance approfondie du règlement et une exécution parfaite des exercices. Cette rigueur s’alliait à une grande considération pour ses soldats et qui l’aidait à en tirer le meilleur.
Son corps a été retrouvé lors de fouilles pratiquées à Smolensk en 2019. Une comparaison entre l’ADN d’un descendant de Gudin et celui tiré d’un squelette présentant des blessures analogues à celles décrites pour le général a permis de l’identifier avec certitude. Ses cendres devraient rejoindre le sol français en 2021. Son coeur, lui, reposait déjà dans une chapelle au cimetière du Père-Lachaise (40e division) à Paris.
Le nom du général Gudin est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile , côté est.
Une plaque est apposée sur sa maison natale, 7 rue du Général Gudin à Montargis.
Son frère Pierre César Gudin des Bardelières, fut également général d’Empire.