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Napoléon & Empire

Hugues Bernard Maret (1763-1839)

Duc de Bassano

Blason de Hugues Bernard Maret (1763-1839)

Natif de Dijon où il voit le jour le 22 juillet 1763, Maret s'établit comme avocat à Paris peu avant la Révolution.

Durant les États généraux, il se consacre à la reproduction des débats, aidé en cela par une mémoire exceptionnelle et la méthode sténographique qu'il a mise au point. Son Bulletin de l'Assemblée Nationale, publié par l'éditeur Panckoucke est le coeur de la Gazette nationale (futur Moniteur universel).

Après le 10 août 1792, Maret devient chef de division au ministère des Affaires étrangères. En juillet 1793, alors qu'il traverse le Piémont pour se rendre à Naples Le golfe et le port de Naples, par J.P. Hackert où il vient d'être nommé ambassadeur, il est capturé par les Autrichiens. Sa libération, fin 1795, se fait dans le cadre d'un échange avec la fille de Louis XVI.

Le Directoire est pour Maret une période difficile. Considéré comme suspect après le 18 fructidor, il passe une grande partie des années 1798-1799 à la campagne, à s'occuper de travaux littéraires.

Les choses changent avec le retour d'Égypte de Bonaparte. Recommandé par Emmanuel Siéyès, Maret devient, après le coup d'état du 18 brumaire, secrétaire général des consuls, puis Secrétaire d'État le 25 décembre 1799.

En 1802, Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne disgracié, sa tâche s'alourdit de celle de chef de cabinet du Premier consul, celui-ci ayant rapidement apprécié l'intelligence, la discrétion et surtout la phénoménale puissance de travail de ce collaborateur.

Chaque semaine, Maret doit prendre connaissance des rapports des ministres et en faire un compte-rendu verbal, en tête à tête, au Premier consul. Il assiste à tous les conseils, reçoit les minutes des décrets, signées de Bonaparte, et les transmet aux ministres pour exécution. Tous les rapports de haute police lui sont adressés ainsi qu'un compte-rendu, heure par heure, de jour comme de nuit, de tout ce qu'il se passe à Paris. Après une analyse succincte par ses services, il les fait suivre au cabinet du chef d'État.

La proclamation de l'Empire ne change rien à ses attributions. Il accompagne l'Empereur partout, dans ses voyages comme dans ses campagnes militaires et les capitales conquises, se voyant à chaque fois confier des tâches importantes. En 1805, il participe à la négociation du traité avec l'Autriche. En 1806, il organise le gouvernement polonais. En 1808, il conduit les travaux de la junte de Bayonne. Plus tard, il rédige les constitutions du Portugal, de la Hollande et de la Westphalie. Napoléon 1er récompense de tous ces travaux par le titre de duc de Bassano (15 août 1809).

Ses choix en politique étrangère, s'ils ne sont pas toujours heureux, sont fréquemment suivis. C'est ainsi qu'il pousse Napoléon à s'emparer de l'Espagne et qu'il est le principal promoteur de l'alliance autrichienne et donc du mariage entre Napoléon et Marie-Louise.

C'est donc très logiquement qu'il est nommé ministre des Relations extérieures en avril 1811. Il n'en suit pas moins Napoléon en Russie mais ne dépasse pas Wilna (l'actuelle Vilnius) où s'installent ses services et d'où il gouverne la Lithuanie.

Rentré à Paris au début de 1813, il s'occupe de la mise sur pied de guerre de la garde nationale et de la levée de 350 000 hommes. Une campagne insidieuse, peut-être dirigée en sous-main par Fouché et Talleyrand, se met alors en place contre lui. Il s'agit de le présenter comme le principal responsable de la politique belliciste de l'Empereur et comme un obstacle à la paix. Finalement, en novembre 1813, le but recherché est atteint : Napoléon sacrifie le Maret ministre. Mais il conserve auprès de lui le Secrétaire d'État et le conseiller intime.

En 1814, Maret reste à Fontainebleau auprès de l'Empereur jusqu'à son départ pour l'île d'Elbe.

Pair et à nouveau Secrétaire d'État durant les Cent-Jours, il est exilé au retour de Louis XVIII, en application de l'ordonnance du 24 juillet 1815. Rentré d'Autriche en 1820, il est un très éphémère Président du Conseil sous Louis-Philippe (novembre 1834).

Le duc de Bassano meurt à Paris le 13 mai 1839. Sa tombe Tombe d'Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano se trouve au cimetière du Père Lachaise, division 31.

"Hugues Bernard Maret, duc de Bassano", par François Pascal Simon Gérard (Rome 1770 - Paris 1837).

"Hugues Bernard Maret, duc de Bassano", par François Pascal Simon Gérard (Rome 1770 - Paris 1837).

Talleyrand, qui le détestait et le méprisait, disait de lui : Il n'y a qu'un homme plus bête que Monsieur Maret, c'est le duc de Bassano.

Mais Napoléon gardait, lui, un fort bon souvenir de son ministre : Homme très habile, d'un caractère doux, de forts bonnes manières, d'une probité et d'une délicatesse à toute épreuve.

Autres portraits

Hugues Bernard Maret (1763-1839)
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"Hugues Bernard Maret, duc de Bassano", gravure d'Achille Devéria (Paris 1800 - Paris 1857).
Hugues Bernard Maret (1763-1839)
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"Hugues Bernard Maret, duc de Bassano", gravure du XIXème siècle.